LA ROQUE D’ANTHÉRON 3

Nelson Goerner est un pianiste argentin, né en 1969. Il obtient en 1986 le premier prix du Concours Franz Liszt de Buenos Aires. À l’issue d’études au Conservatoire de Genève il obtient en 1990 le 1er prix du Concours international d’exécution musicale de Genève. Il a joué sous la direction de chefs d’orchestre prestigieux comme Armin Jordan, Andrew Davis ou Emmanuel Krivine. Il a également réalisé des enregistrements d’œuvres de Chopin, Schumann, Liszt, Rachmaninov et Debussy.

La première partie de son concert a été consacrée à J.-S. Bach (Air varié dans le style italien, BWV 989) et à Schumann (Fantaisie en ut majeur opus 17). La seconde partie a été consacrée à Chopin en commençant par la Barcarolle en fa dièse majeur et le Scherzo n. 3, puis deux Nocturnes opus 55 (n. 1 et 2) pour finir magistralement par la polonaise en la bémol opus 53 dite « Héroïque ». Le jeu de ce pianiste est sobre, subtil, et virtuose à la fois. Il m’a rappelé, dans son interprétation de Chopin, le toucher de Grigory Sokolov. Il nous a interprété en bis, après Scriabine et Blumenfeld, Des pas sur la neige, prélude Livre 1, de Claude Debussy où l’on entendait le silence des notes.

Mon dernier concert de la saison a été celui de Jan Lisiecki. Ce pianiste est né en 1995 à Calgary, Canada, de parents polonais. Il commence à étudier le piano au Mount Royal University Conservatory à l’âge de cinq ans et donne ses premiers concerts à l’âge de 9 ans. Sa carrière s’est déroulée depuis sans faille et il a joué dans le monde entier avec de très nombreux orchestres. Il a été récompensé par de nombreux prix, comme le 2010 Debut Atlantic Tour Award, le prix Révélations Radio-Canada Musique 2010, et le prix Jeune Artiste des Radios Francophones 2011. Il a remporté plusieurs titres musicaux canadiens. En 2009, il s’est vu attribuer le Grand Prix à la OSM Standard Life Competition – il est le plus jeune dans l’histoire à avoir été ainsi distingué. En juin et août 2008, il avait également gagné le Grand Prix dans les Canadian Music Competitions et dans le Canadian Music Festival. Il a remporté d’autres prix encore dans sept compétitions internationales, aux États-Unis, en Italie, en Angleterre et au Japon. Ajoutons qu’il donne fréquemment des concerts pour des associations caritatives et a été nommé en juin 2008 représentant national de la jeunesse par l’UNICEF au Canada.

Il a interprété le concerto pour piano et orchestre n. 20 de Mozart. Le concert n’a pas été décevant. Il était accompagné par l’Orchestra Ensemble Kanazawa sous la direction de Michiyoshi Inoue. Même si j’ai trouvé le premier mouvement dirigé de manière un peu martiale, le reste du concert a été conforme à ce que l’on pouvait attendre d’un grand ensemble et d’un tel pianiste. En seconde partie de première partie une soprano, Cloé Briot, est intervenue pour chanter l’air de concert de Mozart « Ch’io mi scordi di te », avec une voix qui doit incontestablement s’améliorer et murir. La seconde partie a été consacrée à Beethoven où l’orchestre a interprété la symphonie n. 3 dite « Héroïque », que j’ai eu plaisir à « redécouvrir », ne l’ayant pas écoutée depuis quelques temps. Le chef de cet orchestre nippon est passionné, sautillant, ne tenant pas en place, faisant de grands gestes, bref, tout le contraire de l’image que l’on peut se faire d’un japonais réservé ! Une très belle soirée qui clôt pour moi ce festival de La-Roque d’Anthéron 2016.

 

 

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