LA ROQUE D’ANTHÉRON 3

 

Nuit du piano Brahms

Le Festival organise des « Nuits du piano », dédiées à un compositeur. Le concert commence à 20 h, puis pendant un entracte d’une heure des plateaux repas sont servis à ceux qui le désirent, dans une clairière de ce beau parc. Un moment magique.

Dans la première partie du concert, avec l’Orchestre Philharmonique de Marseille, sous la direction de Lawrence Forster, était programmée une œuvre de Liszt, Orpheus, pour orchestre seulement, œuvre que je ne connaissais pas et qui ne m’a pas enthousiasmée ; puis l’orchestre a interprété le Concerto pour piano et orchestre n. 1 en ré mineur opus 15, bien connu celui-là, avec la pianiste Plamena Mangova.

Née en 1980 en Bulgarie, elle a été l’élève de Dmitri Bashkirov à l’École Supérieure de Musique Reine Sofia de Madrid, et d’Abdel Rahman El Bacha à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Elle a suivit les master classes de musiciens prestigieux comme Leon Fleisher ou Krystian Zimerman. Elle est lauréate de plusieurs concours internationaux. Elle joue régulièrement avec les Orchestres Philarmoniques de Radio France, de la BBC et du Luxembourg, l’English Chamber Orchestra ou l’Orchestre de la RAI de Turin. Elle est souvent invitée dans les grands Festivals comme Verbier, Gstaad, La Roque d’Anthéron ou Progetto Martha Argerich. Elle se produit également en musique de chambre avec Augustin Dumay, Jian Wang, Frans Helmerson et Miguel Da Silva. Pendant la saison 2016-2017 elle s’est produite notamment à l’Auditorium du Louvre avec Dmitri Makhtin et Alexander Kniazev. L’ensemble de sa discographie a reçu de nombreuses récompenses (Superfonc Prize, Diapason d’Or …).

Son interprétation du Concerto de Brahms était magnifique. Toute en rondeur, sensibilité, intelligence, sans manquer d’énergie et de vigueur. Elle a reçu une belle ovation du public.

La seconde partie de la nuit a été consacrée en son début, comme la première, à une œuvre pour orchestre seulement, Les Préludes de Liszt, toujours sous la direction de Lawrence Forster. Il est temps de vous parler de ce chef d’orchestre.

Lawrence Foster est un chef d’orchestre américain, né à Los Angeles en 1941. Dès l’âge de 18 ans il dirige le ballet de San Francisco et commence à conduire des orchestres aussi prestigieux que l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre symphonique de Houston ou l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. Il est à l’heure actuelle un des meilleurs interprètes de la musique de Georges Enesco. Depuis 2002, il est directeur musical de l’orchestre de la Fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne. Il a été nommé en 2007 directeur musical de l’Orchestre et de l’Opéra national de Montpellier Languedoc Roussillon. En 2012 il est nommé directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Marseille et lui a donné une stature internationale. Il a dirigé de grands orchestres comme les Orchestres symphoniques de Jérusalem, Houston, Barcelone et Lausanne. Passionné d’opéra il a également dirigé de nombreuses productions lyriques. Sa direction est dynamique et douce, et d’une énergie sautillante. Il n’hésite pas à s’adresser avec gentillesse et humour au public. Ainsi il nous a indiqué qu’un mouvement des Préludes était utilisé par les nazis qui le faisaient résonner à chaque victoire. C’est son grand-père, rescapé des camps, qui le lui a fait observer quand il a dirigé cette œuvre. Et de nous dire, « Ce n’est pas de la faute de Liszt ! » tout en nous rassurant qu’à partir de janvier 1945 cet air était nettement moins joué.

Dans la seconde partie de la soirée l’orchestre a joué le Concerto pour piano et orchestre n. 2 en si bémol majeur, opus 83, avec au piano Andrei Korobeinikov. C’est un jeune pianiste né à Moscou en 1986, diplômé du conservatoire de cette ville. Il a poursuivi ses études au Royal College of Music de Londres et est lauréat de plus de vingt concours internationaux, notamment le concours Scriabine ou le Concours Rachmaninov de Los Angeles. Il a joué sous la direction des meilleurs chefs d’orchestre et est invité dans les plus grands festivals. Toutefois, est-ce l’effet de la comparaison avec Plamena Mangova, mais j’ai trouvé son jeu peu convaincant, même si techniquement parfait.

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