Festival de Cannes le 14 mai 2016

  • Mademoiselle, un film coréen de Park Chan-Wook, adapté d’un thriller historico-saphique de Sarah Waters, Du bout des doigts. Corée dans les années 30 pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme, Sookee, est engagée comme servante d’une riche japonnaise, Hideko, qui vit recluse dans un immense manoir sous la tyrannie d’un oncle qui veut l’épouser pour sa fortune. Mais rien ne se passera comme prévu. Ce film est d’un érotisme de papier glacé qui n’est pas sans rappeler les films d’Emmanuelle. Les écrits du marquis de Sade lus par Hideko, ponctuent certaines scènes. Mais il n’est pas que cela. Sa construction est particulièrement intéressante. Il se déroule en trois parties qui nous racontent la même histoire mais qui, au fil des versions, nous dévoilent sa vérité, qui n’est pas du tout celle à laquelle on s’attend. Les décors sont très soignés et certains plans sont d’une grande beauté, particulièrement lorsque le réalisateur filme les corps des deux actrices. Un film à ne pas bouder.
  • Toni Ederman, de la réalisatrice allemande Maren Ade. Inès, incarnée par la remarquable Sandra Hüller, travaille à Bucarest pour une société allemande au département qui s’occupe en particulier de « l’externalisation », c’est à dire d’implanter des unités de production dans des pays au coût de main d’œuvre moins élevé. Elle est très impliquée dans son travail. Son père débarque chez elle à l’improviste. Il va l’aider, malgré elle, à retrouver un sens à sa vie, par des procédés très étonnants. Le public cannois a réservé une « standing ovation » à ce film qui traite de sujets sérieux, comme le sens que l’on donne à sa vie lorsque le travail prend le pas sur tout le reste ou les rapports père-fille, avec une drôlerie absolument jubilatoire et irrésistible. On a même entendu des applaudissements pendant la projection. C’est donc, à mon sens (et je ne suis pas la seule à le penser), un bon film. Il serait très bon s’il avait une demie heure de moins. La première partie où il est surtout question du travail d’Inės, aurait gagné à être plus concise et plus claire.
  • Wrong Elements, film hors compétition, de Jonathan Littell qui est plus connu comme écrivain que comme réalisateur. C’est un documentaire de 2h15 sur les enfants soldats. Malheureusement aucune émotion ne se dégage de ce film qui porte pourtant sur un sujet dramatique et poignant. Les longues interviews des quelques enfants soldats devenus adultes ne présentent pas l’intérêt que l’on pouvait en attendre, à quelques exceptions près. La musique classique grandiloquente sur les images de la forêt africaine ou du buch est inappropriée. Une œuvre bien décevante.
  • Bon Gros Géant, de Steven Spielberg. Une histoire de petit géant qui enlève une petite fille qui a peur du croquemitaine, et qui l’emporte au pays des grands géants mangeurs de chair humaine … Un film qui n’est pas du tout à la hauteur (!) de son réalisateur. Un Spielberg raté !

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