FESTIVAL DE CANNES 25 MAI 2017

Les frères Joshua et Ben Safdie, réalisateurs américains ne sont pas des inconnus à Cannes où ils sont venus par deux fois dans la sélection Un certain regard. Ils reviennent cette année en compétition officielle avec Good Time, un film très mouvementé. C’est un thriller policier qui met en scène deux frères, Connie, sain d’esprit incarné par Robert Pattinson et Nick, déficient mental. Pour aider son frère et sortir de leur misère, Connie organise avec lui un casse de banque qui se termine mal. Nick est arrêté et part en prison tandis que Connie, d’aventures en aventures parcours les bas fonds de New York toujours pour sortir son frère d’affaire ; mais tout ce qu’il entreprend par la suite échoue lamentablement C’est donc un rôle de magnifique loser qui nous est proposé. Caméra à l’épaule les frères Safdie filment un New York bien loin des visions habituelles que nous en offrent les cinéastes. Ce qui donne au film une grande force et un rythme effréné qui ne laisse pas de répit au spectateur. Toutefois ce film manque d’originalité car les road movies qu’il présente, les images du perpétuel loser ne sont pas très originales. De plus la bande son, omniprésente et très envahissante, ponctuant littéralement chaque scène, semble vouloir forcer l’originalité là où il n’y en a pas.

Le second film est de l’Ukrainien Sergei Loznitsa. Il a déjà été sélectionné deux fois à Cannes pour My Joy, son premier long métrage et pour son second Dans la brume, qui a reçu le prix FIPRESCI de la critique internationale. Il présente dans la compétition officielle Une femme douce. Dans ce film le réalisateur poursuit l’étude de la déliquescence de la société russe. Une femme modeste, vivant dans la campagne dans une maison humble reçoit en retour le colis qu’elle avait expédié à son mari, prisonnier. Elle en est très inquiète et décide de partir vers la prison dans une région reculée de la Sibérie pour obtenir des informations. Son voyage de deux jours deviendra un véritable parcours fait de violences et d’humiliations. Elle se heurte à l’administration absurde et obtuse de la prison qui se contente de lui dire que « c’est contraire au règlement » sans autre explications. Elle se heurte à la bêtise et à la corruption des policiers, aux mafieux, qui sous couvert de l’aider, vont essayer de l’entrainer dans la prostitution. Bref un film fort qui distille l’angoisse d’un bout à l’autre, alimentée par la naïveté confondante de cette paysanne, prête à suivre le premier venu pour avoir des renseignements sur son mari. Le film impressionne par son rythme, lent et posé au début, qui finit par devenir trépident au fur et à mesure que l’héroïne sombre dans le danger. Un bémol toutefois. J’estime que le réalisateur a raté la fin de son film par une scène onirique longue, ennuyeuse et d’un esthétisme douteux.

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