MONTPELLIER DANSE 26 juin

ENDO par David WAMPACH

David Wampach, 36 ans, est natif d’Alès. Passé par des études de médecine à la faculté de Montpellier, il se convertit à la danse à 21 ans. Il enchaîne les formations, bascule de la compagnie Coline, à Istres, à la prestigieuse école de P.A.R.T.S., à Bruxelles. Il crée sa compagnie, en 2001, et développe une démarche qui emprunte les influences théâtrales et plastiques issues de son parcours, qu’il inscrit dans l’Association Achles.

Il co-signe le duo D ES R A (2003) avec Pierre Mourles, avant de créer le solo CIRCONSCRIT (2004), puis BASCULE (2005), trio hypnotique et radical rythmé par une musique métronomique. Suivent QUATORZE (2007) et son univers déréglé, AUTO (2008), duo avec le pianiste Aurélien Richard, BATTERIE (2008), performance avec un batteur et BATTEMENT (2009), une variation sur le « grand battement », mouvement emblématique de la danse classique. Il crée deux nouvelles pièces en 2011 : CASSETTE, une version contemporaine du ballet classique Casse-noisette, et SACRE, relecture du Sacre du printemps, créée au festival Montpellier danse 2011. Cette même année, il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto. En 2012 et 2013, il poursuit son travail autour des rituels et de la transe, en réalisant son premier court-métrage, RITE, un prolongement de la pièce SACRE, et crée le solo TOUR, dans lequel il dessine un être primal, envahi par le rythme incontrôlable de son flux respiratoire, qui compose un portrait visuel et sonore. En quête d’expérimentations sur de nouvelles formes, il propose le duo VEINE en 2014, à l’occasion du festival des arts de la rue Cratère Surfaces, organisé par Le Cratère, scène nationale d’Alès, dont il est artiste associé depuis 2012. Parallèlement, David Wampach est régulièrement sollicité pour intervenir dans des formations, comme Ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier, la formation EMFOCO à Concepcion au Chili, ou encore le DanceWEB, dans le cadre du festival ImPulsTanz, qui l’a invité comme mentor en 2014.

ENDO vient d’endotisme, le contraire d’exotisme. C’est un courant artistique des années 60-70, le courant endotique, initié notamment par Francis Bacon qui s’oppose à l’art conceptuel. David Wampach est parti de cette notion pour créer des liens avec un autre mouvement artistique japonais, le mouvement Gutaï. Gu signifie instrument, taï, le corps. Et son adverbe gutaïteki, ce qui est concret.

On retrouve ces concepts dans la performance ENDO. Comme chez Bacon Wampach veut être en prise directe avec le sujet, sa matière, son corps. Le corps qui est l’instrument et le sujet de l’art. Dans un décors d’un blanc immaculé, un carré au sol bordé sur deux côtés d’un mur aussi blanc, deux danseurs, pratiquement nus, une femme d’abord puis un homme évoluent dans une semi pénombre dans une danse à la fois fluide et inquiétante. Puis le plateau s’obscurcit et l’on devine un corps qui trace des lignes de peinture sombre. Il est rejoint pas l’autre (c’est la femme) et ils s’enduisent tous deux de cette peinture qui semble gris métallisé mais qui devient d’un bleu lumineux dans la lumière. D’autres couleurs interviennent. Le corps est peinture et crée la peinture. Il est support et instrument. L’alliance de la danse et de la peinture est magnifique et le résultat digne de figurer dans un musée. Wampach explore avec bonheur ces deux formes d’art qui sont finalement très proches. « Pour ENDO j’avais envie de travailler justement sur cette question de la représentation du corps, de se demander comment il laisse des traces, de convoquer des artistes qui ont choisi de travailler avec leur matière et de bousculer la manière dont on peint, au sens d’écrire, de dépeindre, de représenter » nous dit-il. Spectacle particulièrement réussi.

 

 

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