MONTPELLIER DANSE 1er juillet

Soft virtuosity, still humid, on the edge, Marie Chouinard.

Marie Chouinard, chorégraphe canadienne, a longtemps dansé en solo. Installée aujourd’hui dans son propre espace à Montréal, elle a signé près de trente pièces, représentées dans le monde entier, dont Cristallisation (1978), Marie Chien Noir (1982) ou L’Après-midi d’un faune (1987). Sa recherche, qu’elle définit elle-même comme « un point de fuite vers l’innommable », revêt des formes aussi variées que le dessin, la poésie, la photographie, le cinéma ou l’utilisation des nouvelles technologies visuelles. La « pulsion vitale des corps » la fascine. En 2008 elle renoue avec la scène comme interprète, après 20 ans, en créant le solo Gloire du Matin. Depuis 2012 elle danse IN MUSEUM, une installation performance solo de trois heures. Elle crée aussi pour d’autres compagnies comme la Martha Graham Dance Company ou les Ballets de Monte Carlo. Elle est artiste associée au Centre national des Arts du Canada et est directrice de la danse à la Biennale de Venise de 2017 à 2020.

Le plateau est totalement vide. Il sera parcouru par des danseurs en marche. Marche claudicante, déformée, de travers, avec des pieds qui boitent. Vers où vont-ils ? Vers leur salut ? Vers leur perte ? puis les corps se mêlent lentement, en masse avec des figures grimaçantes, soit de grande souffrance, soit d’effroi, soit d’horreur, soit d’étonnement, rarement épanouies. Pourquoi tant de souffrance ? Celle de notre monde ? Celle du vivre ensemble ? Celle d’une danse qui se cherche ? Les moments dansés ou les duos femmes-femmes ou hommes-hommes sur un podium qui tourne lentement et projetés sur écran, sont magnifiques de sensualité bien qu’ils soient eux aussi grimaçants. Le spectacle se termine par une très longue reptation d’un groupe de danseurs grouillant qui traverse la scène et dont on voit sur écran le détail des faces douloureuses et effrayées qui rappellent certains tableaux de Jérôme Bosch. On comprend que la chorégraphe soit fascinée par « la pulsion vitale des corps ». Mais pourquoi cette douleur alors que la danse – et la pulsion des corps – peuvent être beauté, légèreté et joie ?

 

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