MONTPELLIER DANSE 2 juillet

UNE SOIRÉE AVEC FORSYTHE par la Compañía nacional de danza de España.

Quel bonheur de retrouver la chorégraphie de William Forsythe ! La Compañía nacional de danza de España est dirigée depuis 2011 par José Carlos Martinez, danseur étoile venu du Ballet de l’Opéra de Paris. En revisitant Forsythe elle nous présente un fastueux programme composé de trois chorégraphies du grand maître.

                    

The Vertiginous Thrill of Exactitude rassemble tout l’arsenal de la danse classique, tutus, pointes, virtuosité d’une danse très physique. Mais cette forme de danse sous le regard de Forsythe n’a pas pris une ride. C’est pour lui une forme d’expression chorégraphique qu’il utilise dans le contexte d’une grande modernité. Les tutus et les costumes sont de forme et de couleurs très contemporaines. C’est une ode à la danse et aux danseurs qui font preuve d’une maîtrise physique, d’une élégance très réjouissante.

          

La seconde chorégraphie est Artifact Suite. Je laisse la plume à Roslyn Sulcar, critique de danse au New York Times, qui a parfaitement décrit cette chorégraphie :

« Artifact Suite est une version condensée et totalement dansée d’Artifact, le ballet intégral de William Forsythe créé en 1984. Composée de trois parties du ballet original, cette œuvre est devenue par la suite une production à part entière inscrivant les protocoles et principes du ballet classique dans un contexte théâtral envoûtant. Elle débute par un double pas de deux, porté par le corps de ballet et par la Chaconne de Bach dans Partita n°2 pour violon solo en ré mineur. Émergeant soudainement des parfaites rangées corporelles symétriques formées sur les cotés et à l’arrière de la scène par les danseurs, deux couples entament simultanément une danse faite de mouvements anachroniques et de portés. Ces pas de deux .. glorifient et accentuent les élans et positions du ballet classique. La deuxième partie d’Artifact Suite est portée par une partition au piano d’Eva Crossman-Hecht. Les touches sonores rapides et répétitives mettent en exergue l’image du corps de ballet, présenté comme une machine complexe, quasi-martiale, ayant le ballet lui-même pour point d’ancrage. Ce dernier est une véritable performance entre spectacle et tradition même lorsqu’il remet en question ou modifie les usages du ballet et l’idée que le spectateur peut s’en faire. »

          

La troisième chorégraphie est Enemy in the Figure. La scène est traversée en diagonale par un écran ondulé de bois. Les danseurs manipulent un projecteur qui forme sur les corps dansants des jeux d’ombre et de lumière, projetant sur l’écran l’ombre déformée des danseurs. Par ailleurs on devine certains qui dansent dans l’ombre et on ne sait où porter le regard. D’autres surgissent de la pénombre en costumes noirs à franges qui amplifient leurs mouvements pour disparaître aussitôt. Le tout est dansé sur une tic tac d’une musique répétitive et rythmique signée Thom Willems.

Trois spectacles magiques, d’une force et d’une beauté qui ne peuvent que rendre heureux.

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