FESTIVAL DE CANNES 22/23 mai

Matthias et Maxime de Xavier Dolan. J’aime beaucoup ce réalisateur, sa sensibilité, ton prodigieux talent. La critique sur ce dernier film a été très divisée. Aussi je vous présenterai le pour et le contre et vous vous ferez votre opinion quand il sortira. C’est une histoire d’amour entre deux amis d’enfance, Maxime étant interprété par Dolan lui-même. Les deux garçons se sont embrassés quand ils étaient adolescents. Un baiser « pour de faux » lors d’un court-métrage amateur va raviver la flamme. Pour certains c’est le meilleur film de Dolan qui décrit pour la première fois, avec une infinie délicatesse, des rapports d’amitiés entre copains et le trouble de jeunes gens qui à la trentaine sont à la croisée des chemins et doivent décider de leur destin. Le doute qui les habite et la naissance d’un désir que l’on voulait cacher, sont décrit avec douceur et tendresse. Un film émouvant, lyrique et pudique. D’autres vous diront que c’est le film de trop. Trop de Dolan, un Dolan où l’on retrouve tous ses ressorts cinématographiques, notamment par les invectives, les cris qui fusent, les rapports conflictuels, avec la mère notamment (Anne Dorval) et qu’il est temps que le réalisateur se renouvelle. A vous de juger !

Le deuxième film est celui d’Arnaud Desplechin, Roubaix, une lumière. Ce cinéaste français de 58 ans est bien connu. Il a reçu de nombreux prix cinématographiques, auteur notamment d’Esther Kahn, de Un conte de Noël, et des Fantômes d’Ismaël. C’est l’histoire de deux femmes, toxicomanes, alcooliques, amantes, qui habitent dans les bas-fonds de la ville (Léa Seydoux et Sara Forestier) et commettent un meurtre, et d’un policier, compréhensif et poli (Roschdy Zem). Ce film décrit un fait divers sordide ; malgré l’excellent jeu de Sara Forestier on a du mal à croire à ces héroïnes, mais surtout au discours pseudo psychologique du policier bienveillant et sans brutalité. Un film peu crédible et, à mes yeux, inintéressant, pour un film en sélection officielle.

Le troisième film dont je voudrais vous parler est Le Traître de Marco Bellocchio. C’est un réalisateur et scénariste italien de 79 ans. Résolument ancré à gauche, il fait un cinéma subversif et critique. On se souvient notamment de Buongiorno, notte et de Vincere sélectionné à Cannes en 2009. Il est familier de la Mostra de Venise. Le Traître est son 26èmelong métrage. Le film commence au début des années 1980 ; la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. C’est l’histoire de ce repenti qui a fait plier la mafia. Excellent film, intéressant, magnifiquement interprété par Pierfrancesco Favino qui mériterait le prix d’interprétation masculine et la superbe actrice brésilienne Maria Fernanda Candida.

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