LA ROQUE D’ANTHÉRON 9

Né au Brésil en 1944, Nelson Freire donne son premier récital à l’âge de 5 ans. Élève de Nise Obino et Lucia Branco (qui a travaillé avec un élève de Liszt), il remporte à 12 ans le Concours International de Rio de Janeiro avec le Concerto n°5 de Beethoven ; poursuivant ses études à Vienne auprès de Bruno Seidlhofer (professeur de Friedrich Gulda), il reçoit à Lisbonne le fameux Prix Vianna da Motta, et à Londres la Médaille d’Or Dinu Lipatti. Sa carrière internationale prend véritablement son essor en 1959 ; applaudi sur tous les continents – en Europe et aux États-Unis mais aussi en Israël, en Amérique du Sud et au Japon -, il se produit avec les plus grands chefs, notamment Pierre Boulez, Lorin Maazel, Kurt Mazur, Seiji Ozawa ou encore Myung-Whun Chung. Invité de formations prestigieuses parmi lesquelles le Philharmonique de Berlin, le Concertgebouw d’Amsterdam, l’English Chamber Orchestra, le NHK Tokyo ou l’Orchestre National de France, il a effectué aux côtés de Martha Argerich plusieurs tournées “historiques” au Japon, au Brésil, en Argentine et aux États-Unis. Ses engagements récents l’ont mené au Victoria Hall de Genève avec l’Orchestre National de Lyon, avec le Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck et avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse dirigé par Tugan Sokhiev. Abondamment primée, la discographie de Nelson Freire comprend, chez Decca – dont il est désormais artiste exclusif -, plusieurs disques Schumann et Chopin, un enregistrement des deux concertos de Brahms, les Sonates de Beethoven, les Préludes de Debussy, les Nocturnes de Chopin et deux albums intitulés l’un, “Live from Salzbourg”, avec Martha Argerich, l’autre “Brasileiro-Villa-Lobos & Friends”, dédié aux compositeurs brésiliens. Sont également parus, chez Sony, un prestigieux coffret de sept disques intitulé “The Complete Columbia Album Collection”, et chez Decca, la compilation “Radio Days”. Il a reçu pour l’enregistrement d’un récital Bach le prestigieux Echo Prize en 2016. Promu Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur en 2011, Nelson Freire a reçu en janvier 2019 un prix spécial des International Classical Music Awards pour l’ensemble de sa carrière.

Le programme, avec l’orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dirigé par Kazuki Yamada, comportait en première partie l’Ouverture d’Egmont de Beethoven, puis le Concerto pour piano et orchestre n. 4 en sol majeur opus 58 de Beethoven.

La direction du chef Kazuki Yamada, bien connu sur le plan international, ne m’a pas convaincue car bien trop martiale à mon goût, les cuivres et les percussions étant trop présents. Nelson Freire n’a pas déçu dans l’interprétation du concerto. Un jeu évident, très naturel, exigeant, d’une simplicité assez envoûtante. L’espace du parc du Château de Florans (2 200 places) était complet, ce qui n’est pas habituel même pour les très grands interprètes.   

En seconde partie l’orchestre a interprété la Symphonie n. 8 en fa majeur opus 93 de Beethoven, avec la même énergie qui, là encore, m’a paru excessive.

En bis Nelson Freire a interprété Les Larmes d’Orphée de Gluck et l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo le final de la Deuxième symphonie de Beethoven. 

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