Un jour de pluie à New York

Auteur : Woody Allen est un réalisateur, scénariste, acteur et humoriste américain, né le 1erdécembre 1935 à New York. Il est également auteur de plusieurs pièces de théâtre et se produit régulièrement comme clarinettiste de jazz. Son talent est précoce ; à 19 ans il est chargé de rédiger des comédies sous forme de sketches pour d’importantes émissions de télévisions. Il réalise pratiquement un film par an depuis le début des années 1970. C’est à ce moment que sa popularité a explosé. Annie Hall qui est le film de tous les succès (vainqueur de quatre Oscars dont l’Oscar du meilleur film, celui du meilleur réalisateur, celui de la meilleure actrice pour Diane Keaton et celui du meilleur scénario), marque un tournant majeur dans son œuvre. Il s’oriente alors vers un humour plus sophistiqué et aborde des sujets moins légers dans des comédies dramatiques. Il parvient à trouver un style plus personnel et crée tout un univers complexe de questions existentielles obsédantes inspirées par ses inombrables références culturelles qu’il fait semblant de résoudre par la dérision. Il est l’un des cinéastes américains les plus connus et les plus prolifiques de ces quarante dernières années. Son domaine favori est la comédie de mœurs, avec une préférence dans le domaine familial, et un point de vue toujours psychanalytique. Il incarne souvent dans ses propres film un personnage propre du sien, un juif intellectuel de New-York, en proie à des affres soit sexuelles, soit physiques, soit existentielles ou métaphysiques. Il a obtenu de très nombreuses récompenses, dont quatre Oscars en tant que meilleur réalisateur et meilleur scénario original, catégorie pour laquelle il détient le record de victoires (trois).

Résumé : Gatsby et Ashleigh sont étudiants dans une université de province où Gatsby a été exilé de New York par sa mère pour l’obliger à travailler. Ils sont amoureux et à l’occasion d’une interview qu’Ashleigh a décrochée pour son journal de l’université avec un réalisateur très en vue à New York, ils en profitent pour envisager de passer un weekend en amoureux. Mais comme toujours avec Woody Allen, rien ne se passe comme prévu. Leur projet tourne court. Ashleigh se laisse entraîner, à la suite du cinéaste déprimé, dans une série de péripéties qui vont l’empêcher de rejoindre son amoureux, tandis que Gatsby, désœuvré, va errer dans sa ville en enchainant les rencontres fortuites de ses amis d’enfance et notamment la sœur, très peste, d’une ancienne petite amie, devenue une belle jeune fille. 

Analyse : C’est une comédie romantique, pétillante, brillante, légère, drôle avec un peu de gravité, pleine de charme, qui relie Woody Allen à ses films comme Annie Hall, Manhattan, après l’échec de Wonder Wheel, film sombre. On retrouve le Woody Allen qui nous est familier, dans son Manhattan adoré un peu suranné, tel qu’il l’aime, avec ses pianos-bar, sa musique de Gershwin, ses palaces mythiques qui bordent Central Parc, ses taxis jaunes, dans la magnifique lumière douce et chaleureuse du directeur photo Vittorio Storaro. On y retrouve le jeune homme qu’il a sans doute été, dans le personnage de Gatsby, incarné par Timothée Chalamet, passionné de poker, qui aime jouer du piano, errer dans des endroits rétros, dans les musées, retrouver les endroits qui rappellent de vieux films. On y retrouve un cinéaste en crise existentielle, des dragueurs impénitents, tous attirés par la fraicheur de Ashleigh. La verve de l’auteur ne manque pas, avec des répliques tranchantes, mais sans la tchatche habituelle de ses personnages, des échanges délicats et profond, comme la confession de la mère de Gatsby, antipathique mais que l’on découvre émouvante et féministe.

La pluie ajoute du romantisme à la ville, dans cette balade des deux amoureux qui ne se passe pas du tout comme prévu, sans que ce soit dramatique. Tout est léger, éphémère, dans cette ville qui a happé les deux personnages, qui « a pris le dessus ». Deux personnages d’une jeunesse rafraichissante. Ashleigh (incarnée magnifiquement par Elle Fanning) est adorable. Elle sur-joue la greluche ingénue, frivole, culottée, charmante et irrésistiblement drôle, (« Vous êtes entre Renoir et Kurosawa, les cinéastes européens »), ou confond Shakespeare et Sinatra ! 

Un marivaudage gai, charmant, un bon moment de cinéma dont on aurait tort de se priver.

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