Aline

Auteure : Valérie Lemercier née en 1964 est une actrice, réalisatrice, scénariste, humoriste et chanteuse française. Elle a remporté deux fois le César de la meilleure actrice dans un second rôle au cinéma. Elle est aussi l’autrice de six comédies Quadrille (1997), Le Derrière (1999), Palais Royal (2005), 100% cachemire (2013), Marie-Francine (2017) et Aline (2021).Parallèlement, elle est l’auteure et l’interprète de cinq one-woman-show entre 1989 et 2015, récompensés par trois Molières.  

Interprètes : Valérie Lemercier (Aline) ; Sylvain Marcel (Guy-Claude) ; Danielle Fichaud (La mère) ; Roc LaFortune (le père).

Résumé : Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Épaulée par sa famille, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.

Analyse : Aline est une très bonne surprise et on aurait tort de s’en priver. Il est parfois de bon ton, en France, d’afficher un certain mépris pour Céline Dion et ses chansons. Valérie Lemercier, à la filmographie inégale, s’est attelée à ce défi : faire un vrai-faux biopic sur la chanteuse entre 1960, date de naissance de l’artiste, dernière d’une famille modeste de quatorze enfants, jusqu’aux années 2000. Pour incarner la fillette d’une petite dizaine d’années elle a recours à un trucage numérique qui lui permet de rapetisser son corps. Une enfant avec un extraordinaire don inné pour le chant, don qu’elle a gardé et que certains chanteurs lyriques lui envient. Puis l’adolescente grandit jusqu’à devenir la femme que nous connaissons. Le jeu de la réalisatrice est assez époustouflant. Elle a l’allure physique, les attitudes, la gestuelle, les mimiques, la vitalité de Céline Dion (Aline Dieu), la voix à part magnifiquement doublée par Victoria Sio. C’est un récit émouvant qui nous promène, par la reconstitution des concerts brillants de la star, de son univers kitch et de ses fautes de goût, dans cette carrière hors norme d’une chanteuse qui s’est hissée jusqu’à la reconnaissance internationale. Elle nous dresse le portrait de la femme derrière l’icône, une femme drôle, touchante, qui voue un amour fou et sincère à son manager Guy-Claude (René bien sûr), avec pudeur, sans une once de mièvrerie ni de romantisme exacerbé. On aurait pu tout craindre de ce film mais le regard de la réalisatrice, tendre, bienveillant, plein d’humour, dénué de toute moquerie ou d’ironie, son enthousiasme, forcent le respect. Le changement de nom choisi par Valérie Lemercier lui a permis de « se sentir plus libre pour raconter son histoire » dit-elle. Il reste qu’on est frappé par le mimétisme étonnant avec lequel elle s’est coulée dans son personnage.

La réussite de ce film tient également à une mise en scène flamboyante, ample et élégante, qui ne tombe jamais dans le mauvais goût. Également à un choix d’acteurs canadiens remarquables, en particulier le duo formé par Guy-Claude (Sylvain Marcel, sosie de René Angélil) et la mère d’Aline, haute en couleur, irrésistible (Danielle Fichaud).

Une déclaration d’amour d’une artiste envers une autre qui ne peut laisser indifférent.

Laisser un commentaire