Au coeur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft

Auteur Werner Herzog né en 1942, est un réalisateur, acteur, scénariste Allemand. Après des études d’histoire et de littérature, il réalise à l’âge de 19 ans son premier court métrage, Herakles, qu’il finance lui-même. En 1968, il réalise son premier long métrage, Signes de vie, qui obtient un Prix spécial au Festival de Berlin. Le jeune cinéaste met ensuite en scène Les Nains aussi ont commencé petits (1970) avant de partir filmer le désert du Sahara. Il est reconnu internationalement grâce à Aguirre, la colère de Dieu, (1976), Prix du syndicat de la critique française et nommé au César du meilleur film étranger. Il présente L’Enigme de Kaspar Hauser (1974) au Festival de Cannes et remporte trois prix dont celui du Jury. Suivent plusieurs autres films dont Nosferatu fantôme de la nuit (1979) ou Fitzcarraldo (1982). Dans les années 90, il réalise plusieurs documentaires dont Rencontres au bout du monde (2007), nominé pour l’Oscar du Meilleur documentaire. Après quelques films de fiction il retourne au documentaire avec notamment La Grotte des rêves perdus (2011) et Into the Abyss (2012). Il a également publié plus de 12 livres en prose et mis en scène de nombreux opéras. Au cieur des volcans, Requiem pour Katia et Maurice Krafft est son 19ème long métrage documentaire (il a réalisé 20 longs métrage de fiction).

Résumé : En s’emparant des captivantes archives cinématographiques des illustres volcanologues Katia et Maurice Krafft, Werner Herzog célèbre avec force et poésie la vie, brutalement interrompue au Japon en 1991, de deux chercheurs et preneurs d’images à l’œuvre unique. Trente ans plus tard, ce film redonne vie à leurs images époustouflantes et rend hommage à ce couple légendaire.

Analyse : Après le beau Fire Love, de Sara Dosa sorti en 2022, et construit à partir de la même banque d’images, Werner Herzog nous offre un magnifique hommage à Katia et Maurice Krafft, en utilisant les images qu’ils ont eux-mêmes filmées au long de leurs périples auprès des plus grands volcans du monde. Des images fascinantes et apocalyptiques de fin du monde, de lave en fusion, de coulées pyroclastiques, au plus près de cette nature déchainée, si près qu’ils ont fini par en mourir. De superbes prises de vue qui fait dire à Herzog, dont la voix chaude et reconnaissable nous accompagne tout au long du film, que les époux Krafft étaient devenus des cinéastes plus que des scientifiques. Herzog a toujours été fasciné par les volcans auxquels il a déjà consacré deux documentaires : La Soufrière (1977) et Au fin fond de la fournaise (2016). En montant les images tournées par les Krafft, Maurice à la caméra, Katia dans le champ souvent avec son appareil photo, en utilisant sa propre voix, en y ajoutant de la musique grandiloquente mais émouvante d’Ernst Reijseger, avec des passages du sublime Requiem de Fauré, Werner Herzog rend un hommage déchirant à ces héros tragiques dont on voit les dernières images avant qu’ils ne soient engloutis par leur passion. Requiem !

Laisser un commentaire