La Roque d’Anthéron 1

Le Festival international de piano de La Roque d’Anthéron s’est ouvert, avec les précautions sanitaires d’usage aujourd’hui, par un concert avec au programme Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n°5 en mi bémol majeur opus 73 “L’Empereur”, puis la Symphonie n°5 en ut mineur opus 67. L’interprète au piano, originellement prévu était Nicholas Angelich. Malheureusement souffrant il a été remplacé par Vadym Kholodenko. Ce dernier a joué avec l’Orchestre de chambre de Paris, sous la direction de Lars Vogt.

Né à Kiev en 1986 Vadym Kholodenko est apparu dès l’âge de 13 ans sur la scène internationale – aux États-Unis, en Chine, en Hongrie et en Croatie. Ses études achevées en Ukraine, il a poursuivi sa formation musicale à Moscou au prestigieux Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, dans la classe de la célèbre pédagogue Vera Gornostaeva. Propulsé par sa victoire au Concours international Van Cliburn en 2013, il s’est produit dans les salles les plus prestigieuses en Europe, en Russie, aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Amérique latine, collaborant avec des artistes et chefs de premier plan, notamment Leonard Slatkin, Vladimir Fedoseyev, Yuri Bashmet, Théodor Kurentzsis… Invité en France de grandes salles telles que la Philharmonie de Paris, l’Auditorium de Radio France, la Salle Gaveau, le Théâtre des Champs-Élysées ou l’auditorium de l’Opéra de Bordeaux, on a pu l’entendre également aux festivals de La Roque d’Anthéron, la Grange de Meslay, Piano aux Jacobins et l’Esprit du Piano. Au disque, il a gravé chez Harmonia Mundi l’intégrale des Concertos de Prokofiev, les Douze Études d’exécution transcendante de Liszt, Le Concerto de Grieg, un récital Scriabine (Diapason d’Or 2018) et un récent disque Prokofiev (“Choc” de Classica en septembre 2020).

Artiste polyvalent, Lars Vogt né en 1970 de nationalité allemande, est l’un des musiciens majeurs de sa génération depuis l’obtention de son 2ème Prix au Concours international de piano de Leeds. Ayant dirigé le Royal Northern Sinfonia pendant cinq ans, il est depuis la saison 2020/21 directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris. À la tête du Royal Northern Sinfonia, il a donné des concerts à Amsterdam, Vienne, Budapest, Istanbul et en Asie, et leur enregistrement commun des concertos pour piano de Beethoven a été largement salué. Ces dernières saisons, Lars Vogt a également dirigé le NDR Radiophilharmonie de Hanovre, les orchestres de chambre de Cologne et de Zurich, la Camerata de Salzbourg, les orchestres philharmoniques de Varsovie et de Sydney, ainsi que le Mahler Chamber Orchestra en tournée en Allemagne et en France. Au piano, il explore une multitude de répertoires, en récital et avec des orchestres du monde entier. Chambriste d’exception, il partage régulièrement la scène avec Christian Tetzlaff, Thomas Quasthoff et Julian Prégardien. Pour le label Ondine, il a récemment enregistré Mozart, Schubert, les Variations Goldberg de Bach, ainsi que Brahms, Mozart et Schumann avec Christian Tetzlaff. Créateur en 2005 du programme éducatif “Rhapsody in School” destiné à sensibiliser les enfants des écoles à la musique classique, il enseigne depuis 2013 à la Hochschule für Musik de Hanovre.

Même si on connait par cœur le concerto de l’Empereur, c’est toujours un immense plaisir de l’entendre dans un lieu comme La Roque et avec d’autres interprètes. C’est le cas également pour la 5ème (pam pam pam pam). Vadym Kholodenko a des doigts de velours. Même dans les mouvements rapides il arrive à détacher chaque note ; grâce à son toucher sensible il semble faire murmurer son piano. Un enchantement. Quant à la direction de Lars Vogt, elle est énergique et ronde à la fois. Il prend le parti de marquer fermement le passage entre différents mouvements musicaux, ce qui donne un grand dynamisme à sa direction. Il est de plus très convivial, n’hésitant pas à faire des mimiques à l’adresse du public et de ses musiciens. Énergie et dynamisme d’autant plus extraordinaires qu’il a révélé en mars dernier lutter contre un cancer.

En bis Vadym Kholodenko a interprété la Polka de W.R de Rachmaninov.
L’Orchestre de chambre de Paris a interprété la Symphonie n°1 en ré majeur op. 25, finale de Prokofiev, avec un Lars Vogt très facétieux.

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