Montpellier Danse 22 juin

How in salts desert is it possible to blossom.

Née en 1955 à Johannesburg, Robyn Orlin entreprend dès l’enfance de développer sa pratique et sa culture chorégraphiques, des danses zouloues à Merce Cunningham, du hip-hop au ballet classique… quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent, toutes les danses ont sa faveur. Et l’éclectisme esthétique dont elle fait preuve, cet « universalisme » – chorégraphique et musical, cinématographique, plastique, littéraire… – est devenu l’un des traits saillants de son écriture. Formée à la London School of Contemporary Dance (1975-1980), puis à l’école de l’Art Institute of Chicago (1990-1995), elle commence sa carrière de danseuse, chorégraphe et pédagogue en Afrique du Sud, où elle est vite repérée, notamment pour son engagement actif contre l’Apartheid. Au tournant des années 2000, sa pièce (multiprimée) Daddy, I have seen this piece sixtimes before and I still don’t know why they’re hurting each other, lui permet de tourner en Europe et lui assure une reconnaissance internationale. La France va dès lors devenir pour elle un territoire de création : elle y réalise son premier film, Beautés cachées, sales histoires (Arte, 2004), des mises en scènes d’opéra, sa première mise en scène de théâtre, Les Bonnes, d’après Genet (Paris, 2019). Parallèlement, elle continue à travailler en Afrique du Sud. 

Pour sa pièce, présentée à Montpellier danse 2024, …How in salts desert is it possible to blossom… elle a travaillé avec un ensemble le « Garage Dance Ensemble », créé et dirigé par Alfred Hinkel et John Linden, tous deux originaires de la ville d’Okiep et son township, au nord de l’Afrique du Sud, peu avant la frontière avec la Namibie, où l’extrême pauvreté s’inscrit dans un paysage semi-désertique, abandonné par des mines de cuivre autrefois prospères, et où les autochtones, descendants des cultures nama et indienne, préfèrent être appelés Coloured. Comme à son habitude Robyn Orlin mélange allègrement les formes, les genres, les expressions : la musique in live, la danse, le théâtre joué, l’utilisation de la vidéo. Une très belle musique de Yogin Sullaphen avec une chanteuse et artiste fascinante, Anelisa Stuurman (ensemble Ukhoikhoi), des danseurs d’une folle énergie qui entrainent le public au point de le faire danser à la fin sur scène, sur le thème des vêtements que l’on enlève, que l’on remet, que l’on jette par terre comme des chiffons, ce qui provoque une joyeuse et communicative confusion. Un beau spectacle d’ouverture du festival.

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