Andrés Marìn & Kader Attou, Yatra
Andrés Marìn est né à Séville en 1969. Fils d’artistes de flamenco il commence à danser dès son plus jeune age. Il débute en tant que professionnel en 19992. Il travaille en solo ou comme chorégraphe dans diverses compagnies. En 2002 il crée sa propre compagnie. Il est considéré comme une des figures les plus novatrices actuelles de ce genre. Il se produit sur toutes les scènes prestigieuses européennes, mais également en Amérique du Nord.
Kader Attou né en 1974 à Lyon, est un danseur et chorégraphe français de hip-hop et de danse contemporaine. Il est directeur artistique, danseur et chorégraphe de la compagnie Accrorap qu’il a co-fondée. Son travail se caractérise par une grande ouverture au monde et vers d’autres formes artistiques. Athina, en 1994, marque les grands débuts d’Accrorap sur la scène de la Biennale de la danse de Lyon. En hommage aux enfants de réfugiés bosniaques et croates qu’il a vus dans des camps à Zagreb en 1994 et 1995, il crée Kelkemo en 1996. Prière pour un fou (1999) est une pièce charnière de l’univers chorégraphique de Kader Attou : il part à la rencontre du drame algérien et s’interroge sur la possibilité de poursuivre le dialogue entre Orient et Occident. Suivent d’autres créations, Anokha (2000), Pourquoi pas (2002), Douar (2003), Les Corps Étrangers (2006), Petites histoires.com (2008). Cette même année il est nommé directeur du Centre chorégraphique national de la Rochelle et du Poitou-Charente, premier chorégraphe en danse hip hop à être nommé à la tête de ce type de structure. Il revient en 2013 aux sources du hip hop avec The Roots, pièce pour onze danseurs. Il crée en septembre 2014, à l’occasion de la Biennale de Lyon, OPUS 14 pour seize danseurs.
Yatra est la deuxième pièce en collaboration avec Andrés Marìn. Ce mot signifie « voyage » en sanscrit. Un groupe de chanteurs du Rajasthan accompagnent les danseurs sur scène. Les auteurs ont voulu nous montrer que le langage musical est universel. En effet, sur cette musique traditionnelle mais très rythmée, les deux danseurs de hip hop et Andrés Marìn dansent aussi bien le hip hop que le flamenco. Il y a aussi un moment très frappant lorsque le chanteur de flamenco et le chanteur du groupe du Rajasthan se livrent à un dialogue chanté (chiama, rispondi), dans la grande tradition des chants méditerranéens. Mais si le spectacle présente une certaine osmose entre flamenco et hip hop, en revanche il manque singulièrement d’unité. Il n’y a pas une chorégraphie d’ensemble. C’est une suite de petites pièces qui ne suscitent à aucun moment l’émotion. Par ailleurs les chants du Rajasthan sont très présents, beaucoup trop présents, tant au point de vue sonore qu’au point de vue de leur durée. Un spectacle qui aurait pu être beaucoup mieux réussi.
C’est le dernier spectacle du festival.
C’est un moment de danse qui m’a laissé sur ma faim. On est dans l’attente d’un point culminant de la pièce. A mon sens, la communion de ces trois cultures n’a été qu’effleurée. A l’origine ce sont des danses de rue, des danses en marge, des danses de tribus où prédominent les hommes. On aurait aimé voir pourquoi pas des groupes de danseurs s’affronter, se défier, se répondre, comme l’ont fait le chanteur et Andres Martin. Il manquait du caractère, de l’arrogance, bref du monde sur scène.