MONTPELLIER DANSE 1er juillet

CANINE JAUNÂTRE 3 de Marlene Monteiro Freitas par la Batsheva Danse Company

Batsheva Dance Company. Installée au Centre Suzanne Dellal à Tel-Aviv, la Batsheva Dance Company a été fondée en 1964 par la chorégraphe américaine Martha Graham et la baronne Batsheva de Rothschild. Confiée à Ohad Naharin depuis 1990, elle a accueilli des personnalités comme Mats Ek, Angelin Preljocaj ou William Forsythe. Ohad Naharin y a introduit la technique « gaga dance », s’appuyant sur une compréhension individuelle du corps et de ses limites propres, permettant à chaque interprète de les dépasser. Cette méthode invite à libérer les corps autant que les personnalités de chaque danseur de la compagnie (voir ma fiche de juin 2016 sur le film de Tomer Heymann, Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin). Ohad Naharin a transmis en septembre 2018 la direction artistique de la compagnie à Gili Navot, danseuse à la Batsheva et professeure de la technique Gaga depuis de nombreuses années.

Marlene Monteiro Freitas est née au Cap Vert où elle a co-fondé la troupe de danse Compass. Elle fait des études de danse à Bruxelles et à Lisbonne. Elle a travaillé avec Emmanuelle Huynh, Loïc Touzé, Tânia Carvalho, Boris Charmatz, parmi d’autres. Elle est présente au festival de Montpellier danse en 2014 et en 2017 où elle crée Bacchantes – Prélude pour une purge. Elle est l’auteur de plusieurs pièces dont le dénominateur commun est l’ouverture, l’impureté et l’intensité. Elle a co-fondé P.OR.K, structure de production basée à Lisbonne.

Canine Jaunâtre 3. En présentant son spectacle la chorégraphe nous dit qu’il y a deux idées : « quelque chose qui tient de la force et de la beauté puis quelque chose qui tient de la maladie et de la saleté … c’est comme un beau sourire avec une dent moche. » Les danseurs se présentent comme deux équipes de sport, dont les scores s’affichent de manière aléatoire, tous de noirs vêtus avec des chaussettes blanches et des collerettes, noires ou vertes selon les équipes. Ils éructent, marchent comme des handicapés moteurs, imitent des bruits d’oiseaux ou poussent des petits cris d’enfants, bavent abondamment sur le sol en émettant des sons de gorge, crachent, s’animent comme des automates dans une chorégraphie complexe et minutieusement réglée. Ils sont quelquefois drôles, tantôt volontairement, tantôt sans le vouloir lorsque les mouettes passant dans le ciel du théâtre répondent à leurs cris … Certes on retrouve la méthode de « gaga danse » qui permet aux danseurs et danseuses d’aller au delà de leur limite en cultivant leur habileté, en écoutant leurs propres sensations. Mais le spectacle reste tout de même surprenant car la compagnie ne nous a pas habitués à des telles scènes sur la maladie et la saleté, parfois dégoutantes, n’ayant que très peu de beauté, contrairement aux affirmations de la chorégraphe. 45 mn auraient rendu le spectacle supportable mais une heure et demi durant …

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