Caravage

Auteur : Né en 1946, Michele Placido est un acteur, réalisateur, scénariste italien. Débutant comme policier, il se découvre sur le tard une vocation pour la comédie. Membre de la troupe théâtrale de Luca Ronconi à la fin des années 60, il doit attendre 1974 pour se révéler au grand public. Il devient un des grands acteurs italiens, avec essentiellement des rôles de pourfendeur du crime. Il a souvent travaillé avec Marco Bellocchio. Très populaire également à la télévision italienne grâce à son rôle du commissaire Cattani dans la série La Piovra. Tout en continuant son métier d’acteur il se lance dans la réalisation à la fin des années 80. Très prolixe Caravage (L’Ombra di Caravaggio) est son quinzième film.

Interpètes : Riccardo Scamarcio (Le Caravage) ; Louis Garrel (l’Ombre) ; Isabelle Huppert (la marquise Colonna) ; Lolita Chammah (Anna Bianchini) ; Michele Placido (cardinal Del Monte).

Résumé : Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.

Analyse : Ce film n’a pas eu l’heur de plaire à la critique, généralement très sévère à son endroit. J’en suis navrée car il mérite mieux qu’un regard dépréciatif et condescendant. Je dirai même qu’il m’a plu. La vie tourmentée de Michelangelo Merisi dit le Caravage est parfaitement reconstituée dans une Naples du XVIIe en pleine décadence, baignant dans le vice et la violence. Une magnifique restitution de l’époque, respectant le clair-obscur qui nimbe les œuvres du maître dans les teintes chères au peintre, le roux, le rouge et le noir. Le Caravage est un personnage peu ordinaire. Il est présenté comme un être en accord avec son époque, sulfureux, violent, demi fou, qui se complait dans les quartiers malfamés, s’enivrant de vin et de prostituées. Mais un homme sensible, écorché vif, sourcilleux, rebelle. Tout en reconnaissant son immense talent l’Église se méfie de lui et lui reproche de peindre des images de la madone en prenant comme modèle les rebus de la société, les prostituées, les malheureuses. Sacrilège ! Le réalisateur a eu la bonne idée d’inventer un inquisiteur, nommé l’Ombre, chargé par l’Église d’enquêter sur les mœurs du peintre, rôle superbement tenu par Louis Garrel, ce qui nous place au plus près de l’extraordinaire génie de ce peintre maudit. Même si l’on peut regretter une mise en scène trop classique qui n’épouse pas la folie du personnage, Michele Placido nous livre un biopic intelligent sur la vie de ce peintre torturé, mort tragiquement à 39 ans, magnifiquement incarné par Riccardo Scamarcio qui EST le Caravage.

1 Comments

  1. Merci de rendre hommage à ce film malgré les critiques désastreuses du Masque. J’ai aimé le film, l’acteur et la photographie .

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