Festival de Cannes le 21 mai 2016

Dernier jour très heureux du festival qui se termine bien.

  • Elle de Paul Verhoeven. Film français du cinéaste néerlandais connu surtout pour La chair et le sang, Robocop ou Basic instinct. Il était absent de la croisette depuis 24 ans. Son retour est très remarqué. Le film s’ouvre sur le viol d’une femme chez elle dans une maison cossue. Elle, c’est Michèle, incarnée par une Isabelle Huppert au somment de son art, magnifiquement ambiguë, froide et perverse. Sa réaction n’est pas celle que l’on pourrait attendre. Elle ne dit rien et continue de vivre comme si de rien n’était, comme si l’événement avait glissé sur elle sans laisser de traces. Elle dirige une boîte de jeux vidéo de main de maître, tranchante et autoritaire avec ses employés. Il en va de même pour sa vie sentimentale. Mais son passé, qui se dévoile progressivement, est lourd d’événements traumatisants. Elle est notamment la fille d’un grand criminel, massacreur d’enfants. Elle navigue entre une mère névrosée qui veut épouser un homme jeune, un fils qui se fait maltraiter par son amie, un ancien mari déprimé et un amant qui n’est autre que le mari de sa meilleure amie. Ce thriller, magiquement mené, avec précision et nervosité, est un des très bons films de ce festival. Les interprètes sont particulièrement talentueux. On trouve aux côtés d’Isabelle Huppert, Anne Consigny, Laurent Lafitte, Charles Berling, Virginie Efira et Judith Magre.
  • Le Client de Asghar Farahdi, clôt superbement ce festival. Après Le passé qui n’était pas son meilleur film, le réalisateur retrouve la veine d’Une séparation. Rana et Emad sont acteurs de théâtre. L’immeuble qu’ils habitent doit être évacué car il menace de s’écrouler. Ils aménagent dans un autre appartement. Un incident grave, lié à la précédente locataire, va bouleverser leur vie de couple. Ce film est réalisé avec beaucoup de délicatesse, de finesse, de sensibilité et de pudeur. Tout est dans les dialogues aussi bien que dans les regards et les silences. Ce beau film, qui laisse entrevoir l’état de la société iranienne actuelle, mériterait récompense.

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