LA ROQUE D’ANTHÉRON 6

Alexandre Tharaud, né en 1968, entame l’étude du piano à l’âge de cinq ans et rencontre au Conservatoire du 14e arrondissement celle qui devient son professeur, Carmen Taccon-Devenat, une élève de Marguerite Long. Il déclare d’elle qu’elle lui a « donné des leçons de vie » et lui a appris à « respirer physiquement en faisant parler le piano ». Il entre au Conservatoire de Paris à 14 ans où il remporte un premier prix de piano dans la classe de Germaine Mounier à l’âge de dix-sept ans. Il se perfectionne avec Theodor Paraskivesco et reçoit les conseils de Claude Helffer, Leon Fleisher et Nikita Magaloff. En 1987, il est lauréat du Concours international Maria Canals à Barcelone et, un an plus tard, du Concours Città di Senigallia en Italie. En 1989, il reçoit le 2e prix au Concours international de Munich. Sa carrière se développe rapidement en Europe puis en Amérique du Nord (au Carnegie Hall de New York, à Atlanta, à Philadelphie, notamment) et en Asie (Chine, Corée du Sud et Japon). Sa discographie est nombreuse et variée (Haydn, Mozart, Scarlatti, Rameau, Bach, Chopin, Ravel, Rachmaninov) et a obtenu de nombreux prix. Ses Variations Goldberg ont été particulièrement remarquées. Il a pris soin de multiplier les rencontres avec d’autres grands artistes comme le metteur en scène Bartabas, le comédien François Morel, le cinéaste Michael Haneke et Juliette Binoche avec laquelle il a monté un spectacle au festival d’Avignon, Vaille que vivre (Barbara) (voir mon commentaire Avignon 26 juillet). Il a publié en 2017 son premier récit, Montrez-moi vos mains.

En spécialiste du baroque Alexandre Tharaud nous a interprété, en première partie de concert cinq sonates de Scarlatti. Puis il nous a interprété les quatre premiers impromptus opus 90 de Schubert. La seconde partie était consacrée à l’Adagietto de la Symphonie n. 5 de Malher qu’il a adapté pour piano et cinq morceaux de Fantaisie, opus 3, de Rachmaninov. Sa virtuosité faite de pudeur, d’intelligence de la partition, de légèreté, d’élégance et de raffinement, est un véritable enchantement. J’ai particulièrement aimé son interprétation des sonates de Scarlatti. En bis il nous a d’ailleurs interprété deux autres sonates de Scarlatti et a terminé sur The man I love de Gershwin. Le public lui a réservé une véritable ovation. Une réputation bien méritée.

 

 

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