LA ROQUE D’ANTHÉRON 9

Pour mon dernier concert à La Roque d’Anthéron,

Rossini, Mozart, Bartok, avec l’orchestre Sinfonia Varsovia, sous la direction de Lio Kuokman avec Anne Queffélec au piano.

Le Sinfonia Varsovia. En avril 1984, Sir Yehudi Menuhin est invité par l’Orchestre de Chambre Polonais en tant que soliste et chef d’orchestre ; l’effectif de l’orchestre s’enrichit pour l’occasion de nouveaux membres et les concerts rencontrent un immense succès auprès du public et de la critique. Yehudi Menuhin accepte alors de prendre la place du premier chef invité et la formation prend le nom de Sinfonia Varsovia. Acclamé dans les plus prestigieuses salles de concerts et festivals du monde et jouant avec des chefs et des solistes de renommée mondiale – notamment Krzysztof Penderecki -, l’orchestre enregistrant sous plusieurs labels possède une discographie déjà riche de plus de 260 titres dont beaucoup ont reçu des récompenses importantes. Il est aujourd’hui dirigé par Lio Kuokman.

Chef de grand talent, Lio Kuokman est également pianiste et musicien de chambre. Formé à la Hong Kong Academy of Performing Arts, à la Juilliard School, au Curtis Institute of Music et au New England Conservatory. Lauréat, en juin 2014, du Concours international de chefs d’orchestre E. Svetlanov, qui lui décerne en outre le Prix du public, Lio Kuokman a été nommé l’année suivante chef assistant du prestigieux Orchestre de Philadelphie. Il a dirigé à ce jour nombre de grands orchestres – Philharmoniques de Radio France, Séoul, Hong Kong, Taipei, Macau, Rotterdam et Shanghai, Sinfonia Varsovia, Orchestre National du Danemark, orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg… – et également plusieurs productions d’opéra en Asie, aux États-Unis et en Europe, notamment Don Juan, Les Noces de Figaro, Carmen et L’Élixir d’amour.

Dans la première partie du concert l’orchestre a interprété l’Ouverture du Barbier de Séville de Rossini, que l’on a toujours plaisir a écouter. Puis le Concerto pour piano et orchestre n°22 en mi bémol majeur K. 482, de Mozart, avec Anne Queffélec au piano.

Anne Queffélec est une pianiste française, née en 1948 à Paris. Elle est la fille de l’écrivain Henri Queffélec, la sœur de l’écrivain Yann Queffélec et du mathématicien Hervé Queffélec. Elle choisit la musique dès son plus jeune âge. Après avoir obtenu les premiers prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Anne Queffélec se perfectionne à Vienne auprès de Alfred Brendel. Elle remporte en 1968 le concours international de Munich, puis en 1969 celui de Leeds, succès qui lui ouvrent les portes des salles de concert. Invitée dès lors par les plus grands orchestres et chefs d’orchestres, elle se produit également lors de nombreux festivals français et anglais, tels les « Proms » de Londres, le Festival de La Roque-d’Anthéron, la Folle Journée de Nantes. Son répertoire très éclectique s’étend de Scarlatti à Satie et Dutilleux, bien qu’elle affectionne tout particulièrement Haydn, Schubert et Mozart, dont elle a notamment joué quelques extraits pour la bande son du film Amadeus de Miloš Forman. Elle reçoit en 1990 en France la Victoire de la « Meilleure interprète de musique classique ». Sa discographie compte une trentaine de disques. En 2016, le BBC Magazine la met à l’honneur en éditant plusieurs de ses enregistrements live, et Diapason sélectionne parmi ses “indispensables” son enregistrement du Concerto en sol de Ravel. Son dernier enregistrement, “Entrez dans la danse”, dédié aux compositeurs français et paru en 2016 a été élu disque officiel de La Folle Journée 2017.

Son interprétation du superbe Concerto pour piano et orchestre n°22 en mi bémol majeur K. 482 a été pleine de sensibilité, de grâce et d’élégance. Une pianiste très douée qui garde aussi une grande simplicité et une complicité avec son public qui la rend très attachante.

En seconde partie, l’orchestre a interprété le Concerto pour piano et orchestre n°3 de Béla Bartók. Une musique intéressante, très moderne, qui rompt un peu avec ce que l’on entend habituellement à La Roque, avec une synchronisation parfaite entre l‘orchestre et le piano. Un moment de bonheur.

En bis Anne Queffeléc a joué la transcription par Bach (BWV 596) pour orgue du Largo du Concerto en Ré Opus 3 n°11 de Vivaldi. Une pure merveille que cette pianiste a enregistré dans son disque « contemplation ». Puis le Clair de lune de Debussy.

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