Le festival de danse contemporaine, Montpellier Danse, s’est ouvert cette année sur une chorégraphie de Christian Rizzo.
Christian Rizzo, né en 1965, est un chorégraphe, scénographe, metteur en scène et artiste visuel français. Il a suivi une formation d’arts plastiques à la Villa Arson à Nice, puis est devenu styliste. Il a exercé diverses professions à Paris à partir de 1985. Il monte un groupe de rock, crée une marque de vêtements, avant de se tourner vers la danse contemporaine, la performance et le théâtre dans les années 90. Il fonde l’Association Fragile en 1997 et signe depuis une vingtaine de pièces chorégraphiques. Il développe des projets où se mêlent les arts visuels, la danse, la musique, le design et le stylisme et collabore avec de multiples artistes, dont Mathilde Monnier. Il réalise des scénographies, notamment pour l’exposition itinérante consacrée aux vingt ans de la maison Christian Lacroix, des costumes pour des chorégraphies, ou des bandes so n. Il devient de 2007 à 2012, artiste associé à l’Opéra de Lille avec sa compagnie Fragile. En 2010 le Théâtre du Capitole de Toulouse lui commande trois mises en scène, notamment pour Schönberg et Francis Poulenc. En janvier 2015 il prend la direction du Centre chorégraphique national de Montpellier et y fonde l’Institut chorégraphique international (ICI).
Christian Rizzo entretient depuis le milieu des années 2000, un fort lien culturel avec Taïwan où, en plus de présenter ses spectacles, il mène des ateliers de créations et des collaborations artistiques. Il a été le directeur artistique du festival de Taichung – premier étranger à cette fonction – et est devenu en 2018 ambassadeur culturel de Taïwan en France.
Une maison est un spectacle intimiste. Il commence par un homme qui arpente seul un grand terrain blanc surplombé par une structure lumineuse de tubes de néons articulés qui préfigurent le toit de la maison, comme s’il en prenait la mesure. Puis d’autres danseurs et danseuses apparaissent dans un flux ininterrompu. Ils seront 14 au total. Ils entrent, ils sortent, se quittent, s’enlacent dans cet espace qu’ils s’approprient ou qu’ils fuient. Les costumes, sombres au début, prennent des couleurs. La musique électro impulsée par la bande-son de ce groupe électronique si cher au chorégraphe (Cercueil) anime les tubes de néons et les danseurs. Le mouvement est toujours impulsé par le contact avec l’autre, tendre ou brutal. Rizzo indique qu’il a « voulu explorer comment les départs de mouvements pouvaient ne jamais venir d’une personne par elle-même et pour elle-même, mais toujours d’un contact avec quelqu’un, ou de la trace de ce contact. » Dans un coin de la maison un tas de terreau en forme conique sera dispersé frénétiquement par les danseurs, formant un tapis de sable que les danseurs dessinent avec leurs pieds. Construction et/ou destruction ? Dans la dernière partie, moins convaincante, sous une forte lune, l’espace est peuplé par des danseurs qui apparaissent avec des masques animaliers, cheval, lion, singe, diable ou tête de mort, ou des chapeaux pointus. Les rêves ou les frayeurs de l’enfance ? Dans ce spectacle d’une heure trente, trop de choses sont dites ou suggérées au détriment de la force et de l’enthousiasme.