LA ROQUE D’ANTHÉRON 3

Journée Beethoven. « Joute entre Beethoven et Steibelt »

Victoire de la Musique en 2005 dans la catégorie “Révélation soliste instrumental de l’année”, Pascal Amoyel a été récompensé en 2010 par un Grand Prix du Disque à Varsovie par la prestigieuse Société Chopin pour son intégrale des Nocturnes de Chopin aux côtés de Martha Argerich et Nelson Freire. Il s’est produit sur les grandes scènes internationales, en Europe, aux États-Unis, en Russie, en Chine et en Corée. Ses enregistrements en solo ou avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand ont obtenu les plus hautes récompenses. Compositeur Pascal Amoyel est lauréat de la Fondation Banque Populaire. Il s’investit par ailleurs dans la création de nouvelles formes de concert : ses spectacles “Block 15”, “Le pianiste aux 50 doigts”, “Le jour où j’ai rencontré Franz Liszt” et “Looking for Beethoven” ont été joués à guichets fermés au Festival d’Avignon, et durant plusieurs mois au Théâtre Le Ranelagh à Paris. Commanditaire d’une cinquantaine de créations, il dirige le festival Notes d’automne au Perreux-sur-Marne. Premier Grand Prix Arts-Deux Magots récompensant “un musicien aux qualités d’ouverture et de générosité”, Prix Jean-Pierre Bloch de la Licra pour “le rapport aux droits de l’homme dans son œuvre”, il a été élevé aux grades de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres et de Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques.

Né à Athènes, Dimitris Saroglou a été formé par Maria Cherogeorge, elle-même élève de Marguerite Long. Admis au CNSMD de Paris il y a obtenu deux Premiers Prix en piano et musique de chambre. Il se produit et enregistre aussi bien avec orchestre qu’en récital et dans de nombreux pays européens. Partenaire en musique de chambre d’artistes tels que, notamment, Augustin Dumay, Tedi Papavrami, Anne Gastinel, Karine Deshayes, Emmanuelle Bertrand, ou Pascal Amoyel, il a consacré plusieurs enregistrements à des compositeurs français peu joués tels Reynaldo Hahn, Max d’Ollone ou Théodore Gouvy (5 Diapasons). Il a par ailleurs participé au printemps dernier à l’album “Symphonie pour la vie” enregistré en soutien aux soignants et distribué par Warner Music France. Compositeur, il est l’auteur de pièces pour piano, pour trio avec piano et d’un concerto pour piano et orchestre à cordes intitulé Pour un monde meilleur. Fondateur et directeur artistique du Festival du Vexin, il a créé en 2015 les “Concerts dans les îles”, séjours culturels au cours desquels sont proposées des visites de sites archéologiques suivies chaque soir d’un concert. Dimitris Saroglou a été professeur de piano à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth de Belgique de 2004 à 2014.

Ces deux artistes se sont livrés à une « joute musicale » telles qu’elles existaient à l’époque de Haendel. Ces joutes confrontaient deux virtuoses de renom -Haendel et Scarlatti, Mozart et Clementi … Elles ont été remplacées dès le début du XXe siècle par les grands concours. Arrivé à Vienne en 1800, Daniel Steibelt se confronte à Beethoven lors d’une joute mémorable qui vit Beethoven improviser de manière magistrale sur un des thèmes de son concurrent après avoir posé la partition à l’envers sur le pupitre du piano. Steibelt a été mis en déroute. On dit qu’il aurait déclaré ne plus vouloir demeurer dans la ville tant que Beethoven y séjournerait !

C’est à ce genre d’exercice d’improvisation brillante que se sont livrés les deux pianistes en partant de thèmes de Beethoven. De grandes plages musicales ou de petites phrases comme un très vif dialogue. Puis ils se sont lancé des défis, sur le thème de la fameuse symphonie n. 5, comme jouer avec un doigt, ne toucher que les touches noires, jouer à l’envers en tournant le dos au piano, allongé sur le tabouret comme le fit Mozart dans le film de Milos Forman, etc… Bref, un concert joyeux, plein de drôlerie et d’espièglerie entre les deux amis. 

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