Adieu les cons

Auteur : né en 1964, Albert Dupontel est un acteur, réalisateur, scénariste français. A la fin des années 80, il se forme à la comédie au Théâtre National de Chaillot. En 1991, il se fait véritablement connaître du grand public avec son one man show, Sale spectacle, qu’il joue à l’Olympia. Son humour féroce et décalé est très remarqué. Il s’illustre en 1995 dans Un héros très discret de Jacques Audiart. Il réalise en 1996 son premier long métrage, Bernie, dans lequel il s’offre le rôle-titre. Le ton unique du film impose la personnalité de son auteur. En 1998, il réalise son second long métrage, Le Créateur. Il mène parallèlement une grande carrière de comédien dans des rôles très variés tant au théâtre qu’au cinéma. En 2006 il réalise un troisième long métrage tout aussi décalé que les deux précédents, Enfermés dehors où il se met en scène en SDF délirant, puis Le Vilain (2009). En 2013, 9 mois ferme pour lequel il remporte le César du meilleur scénario original, puis Au revoir là-haut en 2017, adaptation du roman de Pierre Lemaître, qui remporte 5 Césars.

Interprètes : Virginie Efira (Suze), Albert Dupontel (JB), Nicolas Marié (M. Blin).

Résumé : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et Monsieur Blin, archiviste aveugle (!) à la suite d’une bavure policière. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Analyse : J’aurais beaucoup aimé vous dire d’aller voir ce film que j’ai apprécié, avant qu’il ne soit trop tard. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai lu quelques critiques assassines que j’ai trouvé, pour la plupart, injustifiées. Certes ce n’est pas à mon sens le meilleur Dupontel. Quelques passages mièvres et une fin un peu brutale et inattendue affaiblissent légèrement le propos. Mais ce bémol n’enlève rien à un film drôle, cocasse, burlesque, plein de fantaisie, divertissant, mené tambour battant, agréable à regarder par les temps qui courent. Le réalisateur, admirateur des Monty Python, dédie d’ailleurs son film à Terry Jones, récemment décédé et à Terry Gilliam (qui fait une apparition clin d’œil) dont le réalisateur a repris en hommage des noms du film Brazil (Kurtzman, Lint, Tuttle). On retrouve les thèmes favoris de notre réalisateur anar et déjanté, les fléaux de notre société contemporaine, la brutalité du monde du travail qui n’hésite pas à jeter les seniors qui lui coutent trop cher au profit de jeunes, l’emprise du numérique tout puissant, la déshumanisation du lien social, les bras cassés, les accidentés de la vie qui ne trouvent pas leur place dans une société par trop cynique, l’enfant malmené, abandonné ou non désiré. De ce duo improbable, Suze, à la recherche de son fils de 20 ans et JB, fonctionnaire dépressif, informaticien de génie, qui a raté son suicide au cours duquel un collègue est grièvement blessé et est activement recherché par la police, Dupontel tire des situations absurdes, surréalistes, rocambolesques, tendres et drôles à la fois, pimentées par cet archiviste aveugle, Monsieur Blin, complètement déjanté.

Ce « drame burlesque » comme aime à le dire son auteur, cette satire sociale mêlée de fantaisie absurde, fait un bon film qui mérite d’être vu, mais quand maintenant ?

2 Comments

    1. On a beaucoup aimé malgré, effectivement quelques petites faiblesses. Un très bon moment tout de même ce qui en ces temps de confinement est plutôt rare.

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