La Roque d’Anthéron 18 juillet

Le festival de La Roque d’Anthéron s’est ouvert sur un concert entièrement dédié à Ravel, avec Abdel Rahman El Bacha au piano.

Né à Beyrouth en 1958 dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian. À 10 ans, il donne son premier concert avec orchestre, et Claudio Arrau lui prédit une grande carrière. Admis au CNSMD de Paris, il est récompensé de quatre Premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint) et remporte à 19 ans le prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique, qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière internationale. Cet artiste franco-libanais se produit dans les salles de concert les plus prestigieuses et les meilleurs festivals de musique classique du monde. C’est un habitué du Festival de La Roque d’Anthéron. Il a reçu en 1983, des mains de Mme Prokofiev, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des premières œuvres de Prokofiev, paru chez Forlane. Abdel Rahman El Bacha est également compositeur. Il dit à ce propos : « La plupart de mes pièces sont une mise en forme de quelques improvisations, inspirées par la vie et sorties du cœur ; musique sans apprêts, parfois simple comme une chanson. Le style voyage entre le Proche-Orient qui m’a donné le jour, l’Espagne, et un doux romantisme redevable à Schumann. »

Le programme de cette ouverture comportait de larges extraits de Ma mère l’Oye et deux concertos avec piano, le concerto pour piano et orchestre en sol majeur et le concerto pour la main gauche et orchestre en ré majeur. Abdel Rahman El Bacha était accompagné par l’orchestre Philharmonique de Marseille, sous la direction de Kaspar Zehnder.

Kaspar Zehnder, né en 1970, est directeur artistique de l’Orchestre Symphonique de Bienne Soleure (Suisse) depuis 2012, et directeur musical du Philharmonique de Hradec Králové (République Tchèque) depuis 2018. Après des débuts remarqués à la Scala de Milan en 2007, il est invité à diriger de nombreux orchestres en Europe ainsi qu’à Taïwan et Tokyo. En France il a dirigé les orchestres nationaux de Montpellier, Lille, Lorraine, des Pays de la Loire et d’Île-de-France. Il a également dirigé de nombreuses et prestigieuses productions d’opéra, de Carmen à Rusalka en passant par Così fan tutteLa Traviata et Les Contes d’Hoffmann ; la production de Weisse Rose (Udo Zimmermann) qu’il a dirigée à Bienne-Soleure a reçu le prix “Armel” de la meilleure production de l’année 2017 et a depuis été présentée à Vienne, Londres, Oslo et Cracovie. À la fois flûtiste et chef, il se produit depuis plusieurs années avec les ensembles Mit Vier et Paul Klee.

Abdel Rahman El Bacha a été, comme à l’accoutumée, éblouissant. Un jeu puissant et subtil. Son interprétation du concerto pour la mains gauche a été particulièrement virtuose. Avec toujours la même simplicité et gentillesse qui fait, outre son talent, son charme. Il nous a interprété en bis Ravel : Miroirs, pièce II. Oiseaux tristes, et Chopin : Nouvelle étude en la bémol majeur.

Pour des raisons sanitaires sans doute, les entractes des concerts ont été supprimés. Adieu la traditionnelle petite flute de champagne !

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