L’origine du mal

Auteur ; Sébastien Marnier, né en 1977,est un scénariste, réalisateur, auteur français. Il intègre en 1998 l’Université de Paris-VIII où obtient une licence en cinéma et tourne son premier court-métrage. Après être passé par le cinéma pornographique, Polissons et Galippettes, Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2002, il réalise avec Elise Griffon deux courts métrages. Mais ne trouvant plus de financement il enchaîne les petits boulots, ce qui lui donne l’occasion de créer un blogue « Salaire net et monde de brutes » qui obtient un tel succès qu’il devient une petite série sur Arte. Après être passé par l’écriture, il finit par tourner Irréprochable(2015), puis L’Heure de la sortie (2019), deux thrillers salués par la critique. A l’origine du mal est son troisième long-métrage qui prouve la grande maîtrise formelle de ce jeune réalisateur.

Interprètes : Laure Calamy (Stéphane), Dominique Blanc (Louise), Jacques Weber (Serge), Doria Tiller (George), Céleste Brunnquell (Jeanne), Véronique Ruggia Saura (Agnès), Suzanne Clément (la détenue).

Résumé : Dans une luxueuse villa en bord de mer, une jeune femme modeste retrouve une étrange famille : un père inconnu et très riche, son épouse fantasque, sa fille, une femme d’affaires ambitieuse, une ado rebelle ainsi qu’une inquiétante servante. Quelqu’un ment. Entre suspicions et mensonges, le mystère s’installe et le mal se répand…

Analyse : Attention, ne vous laissez pas avoir, tout le monde ment dans ce film et c’est d’une perversité jouissive ! Tout est faux, notamment dans le décor invraisemblable de cette villa. On se demande même si à côté des vraies plantes carnivores il n’y en a pas de fausses. Les animaux empaillés vous regardent l’air de dire méfiez-vous, vous n’avez rien vu. Une seule ne ment pas (je ne vous dirai pas laquelle !), justement celle qu’on verrait bien mentir. Le spectateur est berné tout au long du film. Les rebondissements sont bien amenés même si on en subodore quelques-uns, mais pas tous. Malgré les indices semés sur notre chemin comme les cailloux du petit poucet, on se laisse encore surprendre. Ajoutez à cela une brochette d’acteurs remarquable. Laure Calamy, excellente dans un rôle où ne l’attendait pas et à qui on donnerait le bon dieu sans confession, Dominique Blanc perverse à souhait dans le rôle de la bourgeoise excentrique qui a l’air de beaucoup en vouloir à son mari, Doria Tillier, la fille qui veut prendre la succession de son père et qui n’est guère tendre avec lui et Véronique Ruggia Saura dans le rôle d’une servante trop stylée pour être honnête. Quant à Jacques Weber, magnifique dans le rôle du patriarche, patelin mais finalement très peu sympathique. On sent dans cette famille une union des femmes contre lui, et il le mérite bien !  Un polar jouissif servi par une très belle mise en scène. Un très bon moment de cinéma. L’origine du mal ? mais c’est la famille (« Famille je vous hais » André Gide) !

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