Montpellier danse 22 juin 2023

Mathilde Monnier, née en 1959 est une chorégraphe française de danse contemporaine. Elle a dirigé pendant vingt ans le Centre chorégraphique national de Montpellier et a été, de 2013 à 2019 à la tête du Centre national de la danse à Pantin. Depuis 2020, elle est résidente à la Halle Tropisme à Montpellier. Elle a collaboré avec des personnalités venant de divers champs artistiques (Jean-Luc Nancy, Katerine, Christine Angot, La Ribot, Heiner Goebbels…). En 2005, la réalisatrice Claire Denis  lui a consacré un film documentaire intitulé Vers Mathilde. Elle a créé 52 pièces chorégraphiques dont BLACK LIGHTS pour Montpellier danse 2023. À Montpellier Danse, Mathilde Monnier a présenté 34 créations en presque 30 ans de dialogues artistiques.

BLACK LIGHTS s’appuie sur la série intitulée H24 diffusée sur ARTE en 2021. Pour chaque épisode une commande de texte a été faite à 24 autrices dans le monde. Ces histoires partent de faits réels, lus, entendus ou vécus. Des histoires qui racontent le sexisme ordinaire, qui soulignent la violence de la banalisation des mots, des gestes, des agressions vécues par les femmes, souvent au quotidien. Mathilde Monnier relie ces histoires au corps des femmes qui les expriment oralement et par leur gestuelle de révolte et de non soumission aux tabous qui enferment les femmes dans notre société. La danse prend ainsi le relai de la parole. Huit danseuses sont en scène. Comme si chacune réagissait à sa manière elles ont l’air de prendre des attitudes inspirées du moment. Attitudes provocantes, l’air d’exprimer : ce corps est à moi, il est mon sujet et non un objet. La chorégraphe a choisi neuf textes et nous rappelle que dans l’introduction du recueil de la série, il y a cette phrase des deux réalisatrices : « n’hésitez pas à vous emparer de ces paroles, elles sont fortes, ce sont les vôtres ». Un moment particulièrement émouvant lorsqu’une danseuse incarne l’histoire d’une femme brulée vive par son mari dans l’indifférence de la police appelée plusieurs fois à intervenir. Mathilde Monnier nous donne un spectacle fort, violent comme un coup de poing à la mesure de la révolte des femmes, dérangeant.

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