Montpellier Danse 2 juillet 2023

Jean-Claude Gallotta, né en 1950 est un danseur et chorégraphe français. Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il rencontre Merce Cunningham et découvre l’univers de la post-modern dance (Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown…), il fonde en 1979 à Grenoble le Groupe Émile Dubois qui deviendra en 1984 l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux. Ulysse créé en 1981, en hommage à Merce Cunningham, lui ouvre les portes de la reconnaissance internationale, jusqu’à Shizuoka où il dirige une compagnie japonaise de 1997 à 1999. Suivront un nombre important de chorégraphies (plus de 80). Très ecclectique, il mêle danseurs professionnels et personnes de tous âges, de toutes corpulences, de toutes histoires. Il enrichit son répertoire par le croisement de la danse avec les autres arts : le cinéma (il a lui-même réalisé deux longs- métrages), la vidéo, la littérature, la musique classique. Il travaille également autour des figures du rock avec le triptyque My Rock, My Ladies Rock et la recréation de l’Homme à tête de chou en 2019 au Printemps de Bourges. En 2021, il recrée, à la demande du Volcan, Scène nationale du Havre, Ulysse, 40 ans après sa création. À Montpellier Danse 2023, il propose une version d’Ulysse pour le plein air, qui devient Ulysse, grand large, y ajoutant un prologue et apparaissant lui-même entre les notes et entre les corps. 

On retrouve dans cette magnifique chorégraphie, cadeau de ma fin de festival, les diagonales, les bascules du grand maître de la post-modern danse, Merce Cunningham. Gallotta a voulu « un ballet blanc » danse pure et évanescente. Les danseurs et danseuses sont de blanc vêtu.e.s, dans des costumes soyeux et transparents. Une danse légère, fluide, dynamique, avec une gestuelle qui n’est pas sans rappeler la danse de Matisse. Des scènes à 10, à 5, à deux, sans grand répit. Danses de groupe entrecoupées de solos, masculins ou féminins, pour reposer la troupe qui une heure et demie durant occupe la scène en plein air de l’Agora avec une virtuosité et une facilité déconcertante. Une danse « réinterprétée, refondée, plus imprégnée encore par les thèmes de l’exil », sur la musique entrainante de Henry Torgue et Serge Houppin. Une danse qui rend heureux.



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