HOPE

hopeAuteur : Boris Lojkine est uncien élève de l’École normale supérieure. Il a enseigné la philosophie à l’université d’Aix-en-Provence avant d’entreprendre la réalisation de documentaires inspirés par son séjour au Vietnam. Après des documentaires remarqués comme « Les Âmes errantes » en 2007, toujours sur le Vietnam, Lojkine s’intéresse à l’Afrique et réalise, en 2014 son premier long métrage de fiction, Hope, présenté à Cannes et qui obtient le Grand prix de la semaine critique.

Résumé : Ce film retrace l’histoire d’une nigériane et d’un camerounais qui décident de rejoindre l’Europe. Ils vont tenter de s’entraider dans ce monde rude et hostile et de s’aimer. Les acteurs comme les figurants viennent pour la plupart d’entre eux de ce monde de clandestins qui cherchent avec acharnement et au péril de leur vie, une vie meilleure en Europe.

Analyse : Hope ou le désespoir. Malgré son titre ce film est proprement désespérant. Désespérant par la réalité à laquelle il nous confronte. Certes nous la connaissons, mais d’une connaissance livresque, journalistique le plus souvent, quelques reportages exceptés. Ici pendant deux heures nous vivons la vie de misère, d’infortune, d’inhumanité de ces migrants partis d’Afrique noire jusqu’à leur embarquement, au Maroc, sur des radeaux de fortune dont l’actualité nous a démontré la destinée tragique. Désespérant par les terribles épreuves qu’ils doivent subir au long de ce voyage où la mort n’est jamais loin, où ils sont constamment à la merci de ces passeurs, parasites monstrueux qui s’engraissent sur la misère de plus pauvres qu’eux, avec des méthodes d’une violence  barbare à la hauteur de leur bêtise et de leur suffisance. Désespérant par la transformation des humains que la misère et la pression psychologique peuvent provoquer. Léonard fait parti des gentils, sans malice et sans beaucoup de défense. Mais il se transforme en maquereau occasionnel et ira jusqu’à tuer. Désespérant par les images d’espoir véhiculées auprès de ces migrants sur ce qu’ils trouveront en Europe et on ne peut pas ne pas imaginer la déception qui sera la leur s’ils parviennent à réaliser leur rêve. C’est cette désespérance profonde que nous raconte ce film qui de ce point de vue est une œuvre nécessaire, indispensable.

Est ce que la vérité qui s’en dégage est due au fait que Lojkine  a mis en scène des non professionnels, choisis parmi de réels migrants, qui n’ont donc pas eu à « jouer » un rôle ? On peut se poser la question tant ce film nous immerge dans des situations de profonde désespérance.

Je serai tentée de dire « et en plus » il est bien filmé. Mais la technique cinématographique passe au second plan quand on s’attaque à un sujet aussi profondément humain qui nous interpelle et qui réveille nos bonnes consciences.

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