MONTPELLIER DANSE 29 juin

Autòctonos, Ayelen Parodin

Ayelen Parodin est née en 1976 en Argentine. Elle est chorégraphe et danseuse. Elle travaille à Bruxelles depuis 2000. Elle a suivi la formation e.x.e.r.c.e. à Montpellier et a été interprète pour Mathilde Monnier, Mossoux-Bonté ou Riina Saastamoinen. Depuis 2004 elle développe un travail personnel autour de thèmes destinés à sonder la nature humaine comme l’autobiographique, l’animalité qui sommeille en nous, la question de la féminité et de son devenir au sein d’un groupe, ou autour de la figure masculine. Dans cette chorégraphie, elle explore le rapport au sol qui résonne dans le régionalisme, le populisme ou le nationalisme. Le « nous » est asphyxié pour un « je » toujours plus narcissique et fermé sur lui-même. « L’enjeu formel étant de creuser cet excès de positivisme ambiant qui aplanit, uniformise, lisse, égalise la complexité par essence chaotique de toute chose. » (Olivier Hespel). Voilà ce qu’il fallait comprendre, mais je ne suis pas sûre de l’avoir compris.

Pour cette chorégraphie Ayelen Perodin a réuni cinq fortes personnalités : la compositrice et pianiste Lea Petra, les chorégraphes et performeuses Ondine Cloez, Varina Canto Vila, Aymara Parola et Sophia Rodriguez. En matière de performance le meilleur voisine le pire, certains ayant parfois tendance à penser que monter n’importe quoi suffit à faire un spectacle et à faire semblant d’avoir du talent. Je crains, parce que j’ai trop de respect pour la création, que nous soyons dans ce cas de figure. Le spectacle commence par une « présentation » des cinq femmes. Immobiles pendant plus de deux minutes, dans un silence absolu, affublées de fleurs, collerettes ou accessoires étranges. Puis, la lumière s’éteint et se rallume aussitôt ; le spectacle commence alors. Une des danseuses commence à parcourir la scène en tapant fort des pieds tandis que de leur côté chacune des trois commence des gestes et des démarches saccadées, avec des grimaces de grande douleur, des cris, des sons incompréhensibles ou des rires inquiétants. Chacun suit son trajet, avec des corps raides, des bras tendus aux poings fermés ou aux mains tétanisées, dans dans ce qui ressemble furieusement à une nef de folles. Pendant une toute petite minute la troupe se rassemble et esquisse des mouvements coordonnés ; une petite minute sur une heure de spectacle. A un moment deux « danseuses » se réunissent, se hument, se mordillent, à la manière de deux singes qui se rencontrent, sauf le respect que je dois à nos sympathiques primates. Tandis que la pianiste, devant un instrument qui ressemble effectivement à un piano, joue toujours la même note très métallique qui va crescendo. Je m’interroge encore. Le public montpelliérain que je trouve vraiment très indulgent, a certes applaudi mais même bissé…

 

 

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