FESTIVAL DE CANNES 10 mai

Je voudrais vous présenter aujourd’hui un film de la sélection Un certain Regard, Rafiki (amie en swahili) de la réalisatrice kenyane Wanuri Kahiu dont c’est le second long métrage. C’est la première fois qu’un film kényan est présenté à Cannes, preuve de la vitalité actuelle du cinéma africain. Ce film a déjà fait grand bruit avant sa projection car il a été interdit au Kenya parce qu’il  « légitime l’homosexualité ». En effet il raconte une histoire d’amour lesbien. Or l’homosexualité est punie par la loi dans ce pays et la réalisatrice encourt les plus grands risques. Ce film a été inspiré d’un roman de l’auteure ougandaise Monica Arac de Nyeko, récompensé par le prix Caine 2007.

À Nairobi, Kena et Ziki mènent deux vies de jeunes lycéennes dans des milieux très différents. Leurs chemins se croisent en pleine campagne électorale au cours de laquelle s’affrontent leurs pères respectifs. Très attirées l’une vers l’autre dans une société kenyane conservatrice, les deux jeunes femmes vont être obligées de choisir entre leur amour et leur sécurité menacée par les contraintes et la haine sociales. C’est un très beau film que nous offre cette réalisatrice kenyane. Plein de pudeur dans la manifestation de cet amour qui passe beaucoup plus par les regards échangés en public que par des gestes amoureux dans l’intimité. Le montage est dynamique et les plans souvent ponctués par une musique rap qui égaye un film qui devient léger sur un sujet aussi sérieux. Toute la musique est d’ailleurs signée d’artistes femmes africaines. Une réussite qui mériterait récompense dans sa sélection.

Comme chaque jour vous pouvez suivre mes commentaires en direct de Cannes sur Fréquence protestante (FM 100.7), à midi après le flash d’information.

 

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