FESTIVAL DE CANNES 11 mai

Le réalisateur Kirill Serebrennikov assigné à résidence en Russie, n’a pas pu venir présenter son film au Festival. LETO, l’été, est un film en noir et blanc mais plein de la lumière de l’énergie d’une bande de musiciens sous l’ère Brejnev, pendant les années de plomb de l’Union soviétique. Nous sommes à Leningrad au début des années 80. Deux groupes qui ont réellement existé, menés respectivement par Victor Tsoi et Mike Naumenko, enflamment une partie de la jeunesse avec leur musique rock et leurs paroles qui expriment le manque d’espoir de leur avenir bouché, mais sous la stricte surveillance des dirigeants du club de musique. Club qui est une concession du régime qui l’encadre de très près. À l’occasion de certaines scènes le réalisateur ne manque pas de montrer les dangers qu’ils courent auprès des autorités policières et de la population qui les interpelle. Leur liberté de ton, leur créativité est effectivement un pied de nez à un régime soucieux de museler les libertés individuelles. Serebrennikov ne s’est pas contenté d’un biopic plat et linéaire. Par une mise en scène brillante, inventive qui mélange des effets spéciaux et des encarts de couleur qui apparaissent à l’écran, il a donné beaucoup de relief et de dynamisme à son film. Un très bon film qui devrait mériter une récompense.

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