LA ROQUE D’ANTHÉRON 3

Deux concerts avec deux femmes pianistes.

Le premier, avec l’orchestre de Chambre de Paris sous la direction de Ben Glassberg avec Shani Diluka au piano.

Ben Glassberg, lauréat du Grand Prix du 55ème Concours des Jeunes Chefs de Besançon 2017, a obtenu son diplôme de musique à l’Université de Cambridge avant d’étudier la direction avec Sian Edwards à la Royal Academy of Music. Il a été au cours de l’été 2017 l’un des plus jeunes chefs d’orchestre à faire ses débuts au prestigieux Festival de Glyndebourne, qui l’a vu diriger La Clémence de Titus de Mozart. Il reviendra à l’été 2018 diriger Madame Butterfly de Puccini, et à l’automne La Traviata de Verdi. Il a créé récemment, en collaboration avec l’Orchestre national des jeunes d’Écosse, le Concerto pour comédien et orchestre de Vikki Stone.

Shani Diluka mène une brillante carrière internationale entre ses deux cultures orientale et occidentale. Étudiante avec Bruno Rigutto, Georges Pludermacher, Marie-Françoise Bucquet et Georges Chaminé, elle est récompensée d’un 1er Prix à l’unanimité au CNSMD de Paris. À la même époque, ses rencontres avec Leon Fleisher, Maria-Joao Pires, Menahem Pressler et Murray Perahia marquent définitivement sa carrière ; d’autres rencontres suivent, en 2005 lorsqu’elle intègre la prestigieuse Fondation de Côme présidée par Martha Argerich. Soliste invitée de nombreux orchestres internationaux, elle collabore avec de grands chefs tels Lawrence Foster, Vladimir Fedoseyev, ou Ludovic Morlot. Invitée de grandes salles, Amsterdam, Venise, Paris, Vienne où Tokyo, son parcours se nourrit de collaborations avec les solistes Natalie Dessay, Teresa Berganza et Michel Portal, avec les compositeurs Wolfgang Rhim, Karol Beffa ou Bruno Mantovani, mais aussi avec des vedettes de cinéma tels que Sophie Marceau ou Charles Berling. Elle est la partenaire régulière d’ensembles de renom tels que les quatuors Ébène, Ysaÿe, Prazak, Modigliani et Belcea.

Le concert a débuté par le Concerto pour clavier en ré mineur Wq 23, de Carl Philip Emmanuel Bach, le second fils de Jean-Sébastien. Ni l’œuvre ni l’interprétation n’ont suscité mon enthousiasme. En revanche la suite consacrée à Mozart, d’une part à la Symphonie n. 40 en sol mineur K. 550, puis au Concerto pour piano et orchestre n. 20 en Ré mineur, K. 466, était éblouissante, tant de la part de la pianiste que de l’orchestre.

Shani Diluka a interprété en bis Clair de lune de Debussy

Le second concert était un récital de piano par Claire Désert.

Claire Désert a été admise dès l’âge de 14 ans au CNSMD de Paris, où elle a obtenu deux Premiers Prix en piano et musique de chambre dans les classes de Vensislav Yankoff et Jean Hubeau. Elle s’est perfectionnée auprès d’Evgeni Malinin au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, et auprès de Roland Pidoux au CNSMD. Bien connue du public elle est invitée de festivals prestigieux tels Radio-France Montpellier, La Roque d’Anthéron, Piano aux Jacobins, L’Orangerie de Sceaux ou La Folle Journée, et de grandes scènes internationales telles la Salle Pleyel, le Wigmore Hall de Londres ou le Kennedy Center de New York. Elle est également sollicitée par d’importantes formations symphoniques. Chambriste hors pair, elle partage la scène avec le pianiste Emmanuel Strosser, les violoncellistes Anne Gastinel et Gary Hoffman, les violonistes Philippe Graffin, Tedi Papavrami et Nemanja Radulovic, tout en se produisant régulièrement avec le Quatuor Sine Nomine et le Quintette Moraguès.

Au programme essentiellement Schuman, (Novelette en fa dièse mineur, opus 21 n. 8, Fantaisie en ut majeur opus 27, Novelette en ré majeur, opus 21 n. 2, Papillons opus 2), Schuman et Liszt, Widmung et Frühlingsnacht, transcriptions pour piano, Chopin, Nocturne en fa majeur opus 15 n. 2, et Verdi et Liszt pour terminer Miserere du Trovatore, paraphrase de concert.

Son jeu est très séduisant par sa sensibilité, sa grâce et sa profondeur. Elle a une modestie qui l’honore. Elle affectionne particulièrement Schuman qu’elle connaît bien et interprète brillamment. En bis elle a joué la Romance, opus 28 n. 2 de ce compositeur.

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