LA ROQUE D’ANTHÉRON 4

Concert avec l’Orchestre National Symphonique du Tartarstan, sous la direction d’Alexander Sladkovsky.

Alexander Sladkovsky est diplomé du conservatoire de Moscou et de Saint-Petersbourg. Il débute sa carrière en 1997 à Saint Petersbourg. Deux ans après il rempote le 3ème Concours International Prokoviev. Il est à la tête de l’Orcheste National du Tatarskan depuis 2010. Il a dirigé de grands orchestres en Europe (Vienne, Varsovie, Florence, Monte Carlo) et collaboré avec de pretigieux artistes internationaux comme Denis Matsuev, Mikhail Pletnev, Barry Douglas, Nikolaï Lugansky, Vadim Repin, Montserrat Caballé, Placido Domingo, ou Roberto Alagna.

Denis Matsuev devait être au piano. Empêché il a été remplacé par Yury Favorin et Alexander Malofeev.

Dans la première partie du programme, Prokofiev, Concerto pour piano et orchestre n. 2 en sol mineur, opus 16.

La musique de Prokofiev est grandiloquente, tonitruante même, avec un usage immodéré des percutions et des instruments à vent, au détriment sans doute de la sensibilité et de l’émotion. La direction de l’orchestre était à la mesure de cette musique, dirigée avec énergie et emphase. Au piano Yury Favorin qui a montré toute sa vigueur et sa virtuosité, très à l’aise dans l’interprétation de cette musique toute en force.

Yury Favorin est né à Moscou en 1986. Il montre dès son plus jeune âge d’exceptionnelles aptitudes musicales. Admis à la prestigieuse École Supérieure de Musique de Gnessin, il étudie le piano avec Lidiya Grigor, la clarinette avec Ivan Mozgovenko et la composition avec Vladimir Dovgan. Il intègre ensuite le Conservatoire National Tchaïkovsky de Moscou ; il y étudie également la composition avec Karen Khachaturyan et la musique de chambre avec Alexander Rudin. Lauréat de nombreux concours internationaux (Premier Prix de la National Rubinstein Junior Piano Competition en 2001 et de la Fondation György Cziffra en 2003, Quatrième Prix du Reine Elizabeth de Belgique en 2010), il est l’invité de nombreux festivals tels que Saint-Lizier et La Roque d’Anthéron, et de salles prestigieuses. Très attaché à la cause des enfants, Yury Favorin donne régulièrement des concerts de charité en Europe.

Le second morceau, également Prokofiev, Concerto pour piano et orchestre n. 3 en do majeur, opus 26. Au piano Alexander Malofeev.

Alexander Malofeev est né en octobre 2001 à Moscou. Il n’a donc pas encore 17 ans. Il a forgé sa célébrité principalement par sa prestation exceptionnelle au 8è Concours international Tchaïkovski pour jeunes musiciens à 13 ans (2014), où il a obtenu le 1er prix et une très large reconnaissance. En 2016, il a remporté le Grand prix du Grand concours international de piano de Moscou pour jeunes pianistes. Il poursuit actuellement ses études à l’École de musique de l’Institut Gnessin de Moscou avec Elena Berezkina, Travailleuse culturelle d’honneur de la Fédération de Russie. À 14 ans, il s’est déjà produit à Moscou, au Théâtre du Bolchoï, au Conservatoire Tchaïkovski, au Palais du Kremlin, ainsi qu’au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Il a également donné de nombreux récitals en Russie et en Azerbaïdjan, aux États-Unis ainsi que dans de nombreux pays européens. Il a déjà joué avec les plus grands orchestre, et a aussi participé à de nombreux festivals internationaux : le Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron, le Festival classique d’Annecy, le Festival « Crescendo » de Denis Matsuev, le Festival musical de Mikkeli (Finlande) de Valeri Gergiev, le Festival international de piano du Théâtre Mariinsky (Saint-Pétersbourg), le Festival « Denis Matsuev and friends ».

Je le dis avec une certaine emphase mais je le pense vraiment, nous avons assisté à la naissance d’un génie. Avec une virtuosité, une maîtrise, une sensibilité impressionnante, cet ange blond de 16 ans nous a interprété Prokofiev comme l’aurait fait son mentor, Denis Marsuev. Ce qui m’a frappé c’est qu’il ne se penche pas sur le piano, mais tel le grand Grigory Sokolov, il est littéralement courbé dessus, le prenant à bras le corps et sautant de son siège à la fin d’un accord bien appliqué. Epoustouflant ! Un nom à retenir pour une carrière déjà bien pleine et qui s’avère brillantissime.

En bis il est revenu à trois reprises, reprenant Prokofiev, Toccata, Sonate n°7 – 3e mouvement et Final – precipitato, avec le même enthousiasme et le même talent.

Laisser un commentaire