MONTPELLIER DANSE 4 juillet

TWENTY-SEVEN PERSPECTIVES par MAUD LE PLATEC

          

Après avoir suivi une formation au Centre chorégraphique national de Montpellier, Maud Le Pladec est interprète pour plusieurs chorégraphes comme Georges Appaix, Loïc Touzé, Mathilde Monnier, Mette Ingvartsen ou encore Boris Charmatz. En 2010, elle crée sa première pièce Professor, premier volet d’un diptyque autour de la musique de Fausto Romitelli puis en 2011, elle créé le second volet : Poetry. En 2013, Maud Le Pladec est lauréate du programme Hors les Murs de l’Institut français et effectue une recherche à New York sur le courant de la musique post-minimaliste  américaine qui donnera naissance à Democracy avec l’Ensemble TaCtuS et Concrete avec l’Ensemble Ictus. En 2015, elle initie un nouveau cycle de créations autour de la parole donnée aux femmes en co-créant Hunted avec la performeuse new yorkaise Okwui Okpokwasili. En 2016, elle travaille à l’Opéra national de Paris sur Eliogabalo avec le metteur en scène Thomas Jolly et sous la direction musicale de Leonardo Garcia Alarcon. Parallèlement, Maud Le Pladec est artiste associée à La Briqueterie – CDCN du Val de Marne. Depuis janvier 2017, elle succède à Josef Nadj et dirige le Centre chorégraphique national d’Orléans. Elle a créé depuis Borderline  avec le metteur en scène Guy Cassiers, l’autofiction Moto-Cross et Twenty-seven perspectives pour le Festival Montpellier Danse 2018.

Twenty-seven perspectives a été créée à partir d’une réécriture musicale. En effet le musicien contemporain Pete Harden a produit une réécriture de la Symphonie n.8 inachevée de Schubert à laquelle il a mêlé des accents de musique vive très actuelle. La danse, selon les vœux de Maud Le Platec, fait parfaitement corps avec la musique. Dix interprètes, au fil de 27 variations distinctement égrenées, évoluent avec grâce et harmonie, dans une chorégraphie brillante, précise, intelligente et créative. Ils se rapprochent, s’esquivent, se contournent, sans fusions dans le contact, en symbiose parfaite avec la musique. Une ligne se forme, se disloque, se dissous. Des passages de solistes bouleversants. Il y a le souvenir de Trisha Brown mais l’ensemble n’est pas sans rappeler l’univers de Boris Charmatz. L’utilisation de l’espace est astucieuse ; les entrées et sorties sont originales lorsque les interprètes descendent du plateau pour s’installer au premier rang des spectateurs puis remontent en une enjambée qui est déjà une danse. Un moment de bonheur pur lorsque Pete Harden laisse totalement la place à Schubert dont les notes résonnent dans ce théâtre en plein air de l’Agora tandis que les danseurs forment une véritable chaine, établissant un contact, un toucher de mains qui se rejoignent. Maud Le Platec, qui est une découverte pour moi, je l’avoue, est pleine de talents et s’inscrit dans la lignée des maîtres qui l’ont formée.

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