MONTPELLIER DANSE 3 juillet

LE BALLET DU CAPITOLE

Le Ballet du Capitole, dirigé par Kader Belarbi, Montpellier Danse et le théâtre Garonne (Toulouse) ont imaginé un programme réunissant Roy Assaf, Yasmeen Godder et Hillel Kogan, trois chorégraphes israéliens.

Roy Assaf est né en 1982 en Israël. Il danse sans formation depuis son plus jeune âge puis, à dix-sept ans, il rejoint le groupe de danse de Regba Gilboa à Kiryat Gat en Israël. En 2003, il rencontre le chorégraphe Emanuel Gat et tourne avec lui en tant que danseur et assistant chorégraphe de 2004 à 2009. En 2005 il crée sa première pièce, We Came for the Wings, Stayed Because We Couldn’t Fly. En 2010, il est nommé artiste associé de la compagnie de danse NND, basée à Groningen, aux Pays-Bas pour laquelle il crée la pièce Rock. En 2014, il est invité par Benjamin Millepied à créer pour le Los Angeles Dance Project : II Acts for the Blind. Il produit d’autres pièces sur commande comme Adam en 2016 pour la Batsheva Dance Company qu’il présente ici.

C’est une pièce rassemblant 11 danseurs et danseuses sur un montage musical à partir du Clair de lune de Debussy dans une belle chorégraphie joyeuse et dynamique qui ne manque pas d’humour. Un spectacle très plaisant.

Yasmeen Godder a créé plus de vingt pièces chorégraphiques. En 1984 sa famille quitte Israël pour s’installer à New York. Elle y étudie alors la danse à la High School of Performing Arts et à la Martha Graham School. Elle se forme à la technique Klein, à celle du contact improvisation ou encore à la performance. En 2000, elle présente le solo Aleena’s Wall à Tel Aviv et crée ensuite I feel funny today et Green Fields pour la Batsheva Dance Company. En 2007, elle ouvre son propre studio à Jaffa. En 2016, elle présente Common Emotions, le rendu artistique d’un long projet d’un an engageant danseurs, scientifiques et patients atteints de la maladie de Parkinson dans une recherche autour des troubles du mouvement. Elle n’est pas une inconnue du public montpelliérain. Elle a déjà présenté dans le cadre du Festival See Her Change en 2013, ainsi qu’une pièce rebelle et provocatrice, Singular Sensations en 2008. Plusieurs ouvrages ont été écrits sur son parcours notamment Set in Motion Dance-Art-Community en 2017.

Pour cette année elle a créé Mighty Real un solo pour une danseuse japonaise, Kayo Nabazako. Dans un costume improbable (sorte de manteau de velours orange) elle danse, court, parle, grimace, fait des gestes avec harmonie et beauté sur un fond de musique, le Concerto pour piano et orchestre en ré mineur n.1 de Jean Sebastian Bach, interprété par Glenn Gould.

Hillel Kogan est chorégraphe, danseur, dramaturge et professeur. Créateur chorégraphique depuis 1996, il se concentre jusqu’en 2005 sur des oeuvres courtes et des commandes pour divers ballets comme le Ballet National du Portugal. Son répertoire comprend The Rite of Spring (2011) et We Love Arabs (2013) qui a été très apprécié en France. De 2005 à 2016, à l’invitation d’Ohad Naharin, il l’assiste et assure la direction des répétitions de la Batsheva Dance Company. Il est également enseignant de cours « gaga ». En 2015, Hillel Kogan a été nommé directeur artistique du festival israélien de danse Curtain Up.

Il nous présente Stars and dust une pièce pleine d’humour et de beauté. Une voix off, qui est en réalité la sienne, dialogue avec une femme, comme s’ils préparaient une répétition, avec des réflexions sur la pièce, des interrogations ; ils nous présentent chaque danseur et danseuse, avec le CV de chacun, d’où ils viennent, sont-ils mariés, que font leurs parents ou leurs frères et sœurs. Puis pendant le ballet le dialogue continue avec des réflexions sur l’exécution de la danse elle-même. Chorégraphie sur une musique de Johann Strauss fils, Polka Eljen a Magyar et une parodie du Pizzicato, extrait de Sylvia de Léo Delibes, désopilante. C‘est intelligent, drôle et original, notamment lorsqu’il se défend de faire de la danse « gaga » ou lorsqu’il s’interroge sur le fait de savoir pourquoi chaque fois qu’on parle de lui on fait référence à Ohad Naharin. On sent qu’il aimerait bien tuer le père, avec humour toutefois ! Un chorégraphe à suivre.

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