FESTIVAL DE CANNES 18 mai

Diao Yinan est un réalisateur et scénariste chinois de 50 ans. Le lac aux oies sauvages est son 4èmelong métrage, après Train de nuit et Black Coal qui avait remporté l’Ours d’or à Berlin en 2014. Ce réalisateur se caractérise par ses films noirs dans une Chine contemporaine très loin de l’image policée que voudraient en donner ses dirigeants, et ses magnifiques mises en scène. Ce dernier film est encore plus noir que les précédents, sur fond de guerre des gangs et de policiers aussi violents que ceux qu’ils poursuivent. Une prostituée (« une baigneuse ») dont on doute au début de la sincérité, un chef de gang poursuivi par une bande rivale et la police, forment la trame du film. Une mise en scène époustouflante avec des cadrages précis et inventifs qui accentuent la violence, une violence omniprésente. Des plans de poursuites à moto la nuit ou de danseurs avec des chaussures fluo donnent des images de toute beauté. De plus, une fois encore, le cinéaste nous immerge dans les bas-fonds de la Chine actuelle, avec ses prostituées, ses toxicomanes, ses gangsters, ses indics de police, dans des décors sordides. Les coups pleuvent, ceux que l’on reçoit et ceux que l’on donne, les coups de feu crépitent constamment. Beaucoup d’hémoglobine. Une violence inouïe. Malgré le propos qu’on peut ne pas aimer, ce film aura peut-être le Prix de la mise en scène.

Le deuxième film que je voudrais vous présenter s’intitule La Gomera du réalisateur roumain Corneliu PorumboiuLa Gomera est son 12èmefilm. Il a déjà obtenu des distinctions à Cannes dans la section Un certain regard, dont la Caméra d’or en 2006 pour 12h08 à l’Est de Bucarest. Construit en différents chapitres qui portent le nom des protagonistes, La Gomera ou Les Siffleurs,selon son titre en France, suit les pas de Cristi, un policier d’âge mûr corrompu par des trafiquants de drogue. Soupçonné d’être un ripou par ses collègues il est mis sur écoute. Il s’éprend de Gilda, qui l’embarque aux Canaries où il apprend une langue sifflée ancestrale, le silbo gomero, bien utile pour communiquer discrètement. Grâce à ce langage secret, il pourra libérer en Roumanie un mafieux qui est en prison et récupérer les millions cachés. Mais rien ne se passe évidemment comme prévu. C’est un film plein de rebondissements qui pourrait être plaisant s’il n’était aussi compliqué. Certaines scènes sont carrément incompréhensibles et l’histoire est passablement embrouillée. On a du mal notamment à savoir qui est exactement le mafieux à libérer. Celui qui est présenté comme tel ? Avis aux amateurs d’énigmes.

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