FESTIVAL DE CANNES 17 mai

Jessica Hausner est une réalisatrice, scénariste et productrice autrichienne de 46 ans. Little Joe est son 5ème long métrage. Elle a été plusieurs fois présente à Cannes dans la sélection Un certain regard. Elle est sélectionné cette année dans la compétition officielle. Alice, est une phytogénéticienne chevronnée qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, remarquable pour sa beauté et son intérêt thérapeutique. En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit, si on lui parle, la plante rend son propriétaire heureux. Mais, à mesure que la plante grandit, Alice est saisie de doutes : peut-être que cette plante n’est finalement pas aussi inoffensive qu’elle le dit elle-même. Ce film est du papier glacé, de très belles images, très esthétisant, dans lequel il ne se passe pas grand-chose ; on attend vainement que le film décolle mais il reste plat. C’est un de ces films qui savent se faire oublier.

Est-il besoin de présenter Almodovar, ce cinéaste espagnol de 69 ans, emblématique de la nouvelle vague espagnole. Il est venu souvent présenter ses films à Cannes et a présidé le jury de 2017. Il n’a toutefois jamais eu la Palme d’or. Est-ce qu’il a des chances cette fois-ci ? Je le pense et je l’espère vivement. Douleur et Gloire nous conte l’histoire d’un réalisateur à succès qui est confronté à des souffrances physiques et psychiques. C’est un peu son histoire mais il se défend d’avoir fait une autobiographie, plutôt une autofiction assure-t-il. Le réalisateur vieillissant, Salvador Mallo, est interprété par Antonio Banderas, éblouissant de talent, au jeu complexe et profond, très proche physiquement et moralement de l’auteur du film. Il est en panne de création, ne tourne plus et retrouve également son passé, par le souvenir et dans la réalité. Sa mère, la mort, les acteurs avec lesquels il a travaillé, ses premières amours, les années 60. Resurgit également son enfance misérable auprès d’une mère aimante, incarnée par la superbe Pénelope Cruz, puis chez les curés qui l’ont rendu dit-il ignorant en le dispensant des matières importantes pour aller à la chorale car il avait une belle voix. Tout est beauté, les décors, les cadres de vie, les couleurs surtout qu’Almodovar sait tellement bien assortir, des plans qui sont comme des tableaux de maitre, je pense notamment aux premières scènes de lavandières. C’est le film le plus abouti, le plus épuré, le plus nostalgique, le plus intime, le plus tendre, le plus déchirant du réalisateur. Mélancolique et sobre. 

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