Coupez !

Auteur : Michel Hazanavicius, né en 1967 est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur et acteur français. Il est connu du grand public pour la réalisation de deux parodies de film d’espionnage avec Jean Dujardin : OSS 117 : Le Caire, nid d’espions et OSS 117 : Rio ne répond plus, puis pour le film romantique muet, The Artist, avec Dujardin et Bérénice Bejo qui a remporté plus de cent récompenses dont trois Oscars, meilleur film, meilleure réalisation, meilleur acteur pour Dujardin, et le prix d’interprétation masculine à Cannes 2011. Il est depuis 2019 président de conseil d’administration de la Fémis.

Interprètes : Bérénice Bejo (Nadia) ; Romain Duris (Rémi) ; Mathilda Lutz (Ava) ; Grégory Gadebois (Philippe) ; Jean-Pascal Zadi (Fatih) ; Finnegan Oldfield (Raphaël).

Analyse : Le festival de Cannes a commencé par la projection du film d’ouverture, Coupez ! de Michel Hazanavicius.  Le réalisateur continue dans la parodie. Le film commence par un long plan séquence de 30mn où l’on assiste au tournage d’un film de zombies et de morts vivants, complètement foutraque, avec de mauvais acteurs, des cadrages approximatifs, des tonnes d’hémoglobine, un réalisateur au bord de la crise de nerfs, et l’on se demande bien où le réalisateur veut nous mener. Après le générique de ce film dans le film on comprend mieux son propos. Il nous entraine dans les coulisses du film. Les tractations avec les producteurs, le choix des acteurs, l’écriture du scénario pour ce film à très petit budget, de série Z, c’est-à-dire une œuvre cinématographique bon marché et de mauvaise qualité. Le film devait d’ailleurs s’intituler Z, mais le réalisateur a changé de nom  car cette lettre symbolise le signe de reconnaissance de l’armée russe en Ukraine. On assiste alors à tous les aléas du tournage d’un film, des acteurs malades ou caractériels qu’il faut remplacer au pied levé, l’improvisation par rapport au scénario, l’imagination nécessaire pour éviter un ratage complet, toute la fièvre d’une création, même médiocre. Hazanavicius s’est beaucoup amusé et a également amusé son public, on rit de toutes les ficelles utilisées pour arriver à réaliser ce film, au désarroi de l’équipe de techniciens, à la crainte du producteur qui crie à la catastrophe. Ce film a été très applaudi mais il est clivant. Certains y ont vu une ode au cinéma avec ce qu’il faut d’imagination, de passion, d’efforts collectifs, d’investissement humain pour arriver à créer la magie d’un film. Les comédiens sont tous excellents et la réalisation très maîtrisée. Toutefois, on peut penser que dans ce film Hazanavicius se caricature lui-même. On assiste à un catalogue complet de toutes les avanies possibles qui peuvent arriver sur un tournage et le spectateur est prié d’en rire. De plus on aurait espéré un peu plus d’imagination, d’innovation et de personnalité de la part du réalisateur qui refait très fidèlement, au plan près, le film du japonais Shin’ichiro Ueda Ne coupez pas !, sorti dans quelques salles en 2017 en France, avec certes un clin d’œil à son prédécesseur car il a gardé les noms japonais.

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