FESTIVAL DE CANNES 18 mai

La jeune fille à l’aiguille

Magnus von Horn est un jeune réalisateur et scénariste suédois de 40 ans. La jeune-fille à l’aiguille est son 3ème long métrage.

Résumé : On est à Copenhague en 1919. Karoline, une jeune ouvrière, lutte pour survivre. Alors qu’elle tombe enceinte, elle rencontre Dagmar, une femme qui dirige une agence d’adoption clandestine et l’aide à se débarrasser de son bébé. Inspiré d’un fameux cas criminel danois ce film dans un beau noir et blanc est totalement dominé par le noir. Le réalisateur n’a rien voulu oublier de la descente aux enfers de cette jeune femme d’une naïveté sidérante, qui semble chercher les malheurs qui l’accablent. On baigne du début à la fin dans un total misérabilisme. Très vite on se lasse de l’exagération dans l’horreur qui n’épargne aucun détail. Par exemple la déglutition pénible du mari gueule cassée qui revient de la guerre, les scènes d’un auto avortement à l’aiguille à tricoter ou les cris des bébés qu’on étouffe. Un film glauque et complaisant qui cumule les facilités. 

Megalopolis par Éric Schwald de Cinémag

Megalopolis de Francis Ford Coppola, est le projet d’une vie qu’il a fini par financer par lui-même pour pouvoir se garantir une liberté artistique totale, rejoint par une pléiade de stars ne demandant qu’à travailler devant la caméra d’une légende encore vivante. 

Le film se situe à New Rome, relecture d’un New York contemporain, dans une Amérique décadente comparée à l’empire romain au moment de sa chute. Les complots politiques parmi les élites tentent de contrer le projet d’un architecte idéaliste capable de stopper le temps et bien décidé à faire sortir de terre une cité utopique. 

La projection restera probablement dans les annales du Festival de Cannes, tant elle a suscité des réactions contrastées. Huées, applaudissement, éclats de rire ont ponctué un film absolument hors-normes, kitsch et baroque, expérimental et mièvre, mélange improbable entre romance, blockbuster et dissertation nébuleuse. 
Coppola passe des acrobates à Marc Aurèle, de l’image de synthèse au film noir, de la décadence romaine à la science-fiction sans aucun complexe. 
Dans cette intrigue très dense et parfois confuse, la question de l’utopie est centrale. La foi indestructible du protagoniste est bien évidemment le miroir de celle d’un cinéaste qui n’a de compte à rendre à personne. 
Riche de son indépendance financière et sans crainte du ridicule, il va jusqu’au bout de son délire. Le problème, c’est qu’on est bien en peine de déterminer ce qu’il cherche à nous dire, et que la dimension visuelle du film peine à convaincre, ce qui est tout de même un comble pour un cinéaste de cette trempe. 

Peu de chance qu’il soit collectivement partagé, mais on ne peut que s’enthousiasmer de voir une proposition aussi audacieuse, pour bancale qu’elle soit, dans un cinéma où les studios décident massivement quels sont les goûts du public pour les imposer aux créateurs.

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