MONTPELLIER DANSE 24 juin

Le festival de danse contemporaine Montpellier danse 2017 s’est ouvert sur une chorégraphie d’Angelin Preljocaj.

Né en France en 1957, de parents albanais, Angelin Preljocaj débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine auprès de Karin Waehner. En 1980, il part pour New York afin de travailler avec Zena Rommett et Merce Cunningham, puis en France de nouveau auprès de la chorégraphe américaine Viola Farber et du français Quentin Rouillier. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu’à la création de sa propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié une cinquantaine de pièces, du solo aux grandes formes. Il s’associe régulièrement à d’autres artistes dans des domaines divers, notamment la musique avec Goran Vejvoda, Air, Laurent Garnier, Karlheinz Stockhausen, les arts plastiques avec Claude Lévêque, Subodh Gupta, Adel Abdessemed, la mode avec Jean Paul Gaultier ou Azzedine Alaïa, et la littérature avec Pascal Quignard, Laurent Mauvignier… Ses créations sont reprises dans le monde entier au répertoire de nombreuses compagnies dont il reçoit des commandes ; c’est le cas en particulier du New York City Ballet et du Ballet de l’Opéra national de Paris.

Il a de plus réalisé plusieurs courts-métrages et films mettant en scène ses chorégraphies et pour lesquels il a reçu de nombreux prix. Il a obtenu la reconnaissance du monde de la danse avec notamment le « Grand Prix National de la danse » décerné par le Ministère de la culture en 1992, le « Benois de la danse » pour Le Parc en 1995, le « Bessie Award » pour Annonciation en 1997, « Les Victoires de la musique » pour Roméo et Juliette en 1997, le « Globe de Cristal » pour Blanche Neige en 2009.

Il a réalisé avec Valérie Müller son premier long métrage, Polina, danser sa vie, adapté de la bande-dessinée de Bastien Vivès, qui est sorti en salle en novembre 2016.

Aujourd’hui composé de 24 danseurs permanents, le Ballet Preljocaj est installé depuis octobre 2006 au Pavillon Noir à Aix-en-Provence, un lieu entièrement dédié à la danse dont Angelin Preljocaj est le directeur artistique.

Les Pièces de New York sont deux chorégraphies qu’Angelin Prejlocaj avait créées à la demande du New York City Ballet. La première Spectral Evidence, créée en 2013, met en scène quatre danseurs et quatre danseuses sur une musique de John Cage. Le chorégraphe est parti du procès des sorcières de Salem. Les danseuses ont en effet de larges taches de sang dans le dos, tandis que les hommes sont dans des costumes noirs stricts. La chorégraphie rappelle par moment le supplice de ces femmes, notamment par un décor que les danseurs modulent eux-mêmes et qui peut se transformer en caisse les emprisonnant. Le rythme est soutenu, avec une énergie folle qui se dégage de cette danse, réglée au cordeau, avec tantôt des pas de deux, tantôt des danses par couples de quatre, tantôt des danses avec seulement les hommes ou seulement les femmes. Pour qui connaît le chorégraphe c’est bien dans sa veine que se situe cette œuvre : toujours ce rythme soutenu, ces danses précises et pleines d’un enthousiasme communicatif, ces gestes des bras, des épaules qui mettent tout le corps en mouvement.

La Stravaganza, créée en 1997, confronte le passé et le présent. Le passé symbolisé par six danseurs en costumes anciens qui dansent sur une musique contemporaine (Robert Normandeau ou Ake Parmerud) tandis que le présent est symbolisé par six danseurs en costumes légers et clairs qui dansent sur une musique de … Vivaldi. C’est un peu convenu ! Toujours le même rythme et une danse qui ne laisse aucun répit aux interprètes. Projlocaj ne tombe pas dans la mode du pseudo théâtre où l’on désespère parfois de voir quelques pas de danse ! Tout au contraire ! Le mouvement, le rythme, l’élan, sont toujours présents dans ses chorégraphies. Je regrette simplement, qu’au delà de la beauté formelle et du rythme soutenu, de la perfection technique, il n’y ait pas plus d’émotion qui se dégage de ses œuvres.

 

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